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mardi 18 juillet 2023

 

Cinq petits indiens












Michelle Good

Ed Seuil, 10/03/23, 352 pages

Leurs parents ont été placés en réserves, et eux, les enfants, on les a kidnappés et enlevés à leur famille, c’est la réalité bien noire d’un peuple dont on a tenté d’annihiler la culture parce qu’elle était gênante pour les nouvelles populations canadiennes et américaines. Ce livre raconte la bien révoltante histoire d’enfants que l’on a essayé de vider de leur culture pour y semer la foi chrétienne, apparemment la seule possible. On les a voués au malheur en leur volant leur enfance, en les privant de l’indispensable nourriture, celle du corps comme celle de l’esprit, en leur infligeant de mauvais traitements, en les violant, on les a ensuite abandonnés sans aucune aide quelque part dans la grande ville de Vancouver, livrés à eux même et à la merci d’employeurs peu scrupuleux. Certains se sont battus pour survivre et pour tracer leur chemin, d’autres se sont échoués.

C’est ainsi que l’ont fait connaissance de Kenny, Lucy, Maisy, Howie, Clara, cinq petits indiens qui ne peuvent laisser le lecteur indifférent. A travers ces personnages, j’ai pu prendre connaissance d’éléments de culture crie, peuple pacifique, respectueux de la nature, pratiquant un culte des ancêtres qu’ils perçoivent à travers les rêves, aspect important de leur pratique religieuse et bien opposé à ce que l’on a tenté de leur inculquer.

Chacun des personnages fait l’objet de plusieurs chapitre qui leur sont dédiés et dans lesquels ont observera une évolution différente selon la personne. Un roman qui révolte quand on observe les difficultés et les épreuves que chacun rencontre sur sa route et qui apaise quand on se retrouve au contact de belles personnes capables d’agir pour offrir une paix intérieure aux êtres humains que l’ont suit tout au long du roman ainsi qu’à a lectrice que je suis.

On n’a aucun mal à imaginer les mauvais traitements subis par les protagonistes, toutefois l’autrice a vraiment su suggérer les faits sans s’étendre. La fin est plus qu’apaisante, on y ressent beaucoup de douceur liée à la culture crie, une culture qu’aucun individu, quelles que soient ses tentatives, n’est parvenue à éradiquer.

Un magnifique roman à lire absolument.

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