Pages

jeudi 8 août 2019


Né d'aucune femme



Franck Bouysse
Ed manufacture de livres


Comment ne pas succomber au charme de l’écriture quand, dans un roman, elle est si finement ciselée, que les mots chantent à votre oreille et vous remplit la tête de douces sonorités aussi  apaisantes que possible. Admirable la syntaxe de Franck Bouysse  que je découvre, n’ayant jusqu’alors lu aucun de ses romans. Les mots m’ont semblé respirer conjointement pour créer des ambiances et faire ressentir au lecteur des émotions variées, jamais dans le registre de la gaieté et la joie, cela va de soi, mais dans celui de la colère, de la révolte, de la haine, de la tristesse, du désarroi. Tout cela est fort bien exprimé. L’auteur a su choisir également les mots pour que le lecteur appréhende la psychologie des personnages.

 

Une autre dimension géniale de ce roman réside dans l’action : une intrigue inexistante au tout début, suivie de la présentation de Gabriel, qui reçoit une information et une demande du fond de son confessionnal, qui va aller vers une intrigue contenue dans des cahiers écrits par Rose, personnage principal qui ne parviendra a exister qu’à travers ces cahiers. Il faudra attendre leur lecture par Gabriel pour que se construise progressivement le récit. Si l’on perçoit bien que des événements graves vont survenir, et même si l’on devine de quelle nature, on n’imagine aucunement la suite que je tairais bien entendu !

 

Chef d’œuvre que ce roman ! même s’il m’a laissée sur ma faim : un épilogue ou quelques chapitres supplémentaires auraient été bienvenus pour connaître le devenir de la quasi-totalité des personnages.

 

J’ai vécu ce récit exactement de la même façon que le roman de Karine Giebel lu cette année (Toutes blessent, la dernière tue), que et je ne crois pas que j’oublierai ces romans marquants.




 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire