L'abbaye de Clairvaux
Didier Convard - Eric Adam - Denis Béchu
Ed Glenat
Il est une période historique qui m’a toujours passionnée : le
Moyen-âge et son cortège de croyances, l’humanité n’était alors pas si loin de
ses premiers pas, la Chrétienté était née et la vie était rythmée par la religion.
Qui dit Moyen-âge signifie : pas moyen de passer à côté du fait religieux.
La bande dessinée que je termine à l’instant retrace la vie d’un saint et
même plus puisqu’il a été déclaré « docteur de l’église » par la
papauté en 1830. Ce n’est pas à ce titre que mon intérêt s’est porté sur ce
personnage, mais pour les traces laissées dans le temps son influence et son investissement dans les affaires
religieuses voire politiques de son temps.
Bernard de Clairvaux est fils du seigneur Tescelin le roux, et de Sainte Alèthe
de Montbard , troisième d’une fratrie de sept enfants dont deux furent
canonisés , il faut dire que l’on canonisait à tire-larigot à l’époque, et que
les individus répondaient volontiers aux appels à la sainteté.
Bernard entre en 1112 à l’abbaye de Cîteaux, et quelques années plus tard,
il reçoit d'Etienne Harding, son abbé, mission de fonder l’abbaye de Clairvaux. Cette belle bande dessinée
raconte sa vie à partir de la construction de Clairvaux érigée avec pour
fondations la foi inébranlable d’un homme. L’ouvrage montre cet homme déterminé,
ayant choisi de vivre dans la pauvreté et l’austérité, s’entourant de gens peu recommandables,
qui se convertiront et attribueront leur conversion à quelque miracle du futur
saint.
Et Clairvaux, avant même d’être achevée essaimera et donnera naissance à
pas moins de soixante-six filles qui accueilleront pas moins de huit cents moines à travers l’Europe, Clairvaux rayonnera ; deviendra un grand
centre ou travailleront de nombreux copistes.
Mais Bernard de Clairvaux ne s’arrêtera pas là, secrétaire lors du concile
de Troye, il n’est pas étranger à la création de l’ordre du temple, et prêchera
la deuxième croisade. Il tentera d’adoucir le sort de juifs en Allemagne, rédigera divers traités, s'illustrera dans la lutte contre "l'hérésie cathare".
Je n’ai pu m’empêcher en lisant de penser que les écrits émanant du personnage où qui sont restés au
sujet de cet homme furent rédigés à une époque où l’on ne pouvait qu’encenser un
individu qui avait été proclamé saint par l’église… Qu’en fut-il réellement, la
foi suffit-elle à ériger des bâtiments, influer sur les comportements, agir en prosélyte,
lutter contre le catharisme, élargir son action dans tout le pays et plus loin
encore ? Sacré bonhomme considéré comme un doux, un pacifique, prêt à se
sacrifier pour son prochain, peut-être pas un enfant de cœur à ce point. J’ai
parfois eu l’impression d’être au pays des bisounours dans une époque où la liberté de penser ne s’exprimait pas si
facilement.
J’ai tout de même revu quelques notions et appris beaucoup en lisant cette
bande dessinée riche et agréable à lire bien que quelques vignettes
représentaient des scène confuses à
étudier de près afin de mieux comprendre le déroulement de l’histoire.
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