Malu à contre-vent
Clarence Angles Sabin
Ed Le nouvel Attila, 22/08/2025, 192 pages
Un roman que l’on ne peut pas,
à mon sens, le qualifier de roman du terroir, trop peu d’éléments culturels,
trop peu de tradition, trop peu d’acteurs pour mettre en avant les coutumes
d’une région. L’autrice nous offre plutôt une succession de scènes de la vie
d’une famille d’agriculteurs, famille incomplète avec un père, une grand-mère,
une mère omniprésente qui se manifeste en coulisse à travers le mal-être de
Malu.
Malu est une adolescente, et,
fait surprenant, on ne perçoit de cette adolescence que la transgression :
Malu enterre les agneaux morts sur une colline à l’insu de son père,
constituant un véritable cimetière.
Malu, dévouée à sa famille possède un certain esprit rebelle : sa
seule contestation, c’est le souhait qu’elle manifeste de ne pas aller au
collège, elle qui ne semble avoir aucun lien particulier avec ses pairs, sa
priorité étant sa famille : la grand-mère qui l’a élevée et son père
qu’elle aide activement à la ferme.
Clarence Angles Sabin
introduit ses lecteurs dans le milieu agricole : dureté des travaux,
travail épuisant soumis aux aléas de la météo, difficultés de l’élevage,
rentrées d’argent souvent insuffisantes.
J’en suis arrivée à me
demander si une quelconque action allait venir briser la monotonie des
descriptions dans ce milieux où l’on croise très peu de monde, où les journées
sont ponctuées par la vie de l’exploitation exposée aux vents, au froid de
l’hiver, à la sécheresse d’été.
Mais la deuxième moitié du
roman est plus riche en événement : La grand-mère vieillit, et Malu
redouble d’effort pour entretenir la santé de l’Aïeule…
De ce récit, j’ai aimé les
belles descriptions de paysages, la quasi personnification des collines chère à
la grand-mère et à l’enfant, l’écriture ciselée qui rend le livre si agréable à
parcourir. J’ai moins aimé le côté morbide du récit : partout rôde la
mort, si bien que chaque événement qui survient laisse imaginer que la
faucheuse se dissimule, prête à survenir à la moindre occasion.
La fin m’a laissée amère car
elle heurte ma sensibilité et me laisse un sentiment désagréable, réaction qui
m’est personnelle, ce qui ne signifie pas vous, lecteur, vous la vivrez de la
même façon.
J’ai tout de même découvert un
très beau premier roman.
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