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dimanche 13 juillet 2025

 

Le tube de coolidge












Sonia Hanihina

Ed JC Lattès, 21/08/2024, 270 pages


Yacine est beau, Yacine a un succès énorme auprès de la gent féminine, et c’est Jeanne qu’il choisira pour devenir son épouse. Le couple s’installe, l’avenir est prometteur : elle est laborantine, il sera médecin. Tout est pour le mieux, du moins le pense-t-on.

Mais cet embryon d’amour semble bien s’affaiblir rapidement, et mourir avant d’avoir vécu : on l’apprend par Mona, première fille née de cette union, qui découvre des enveloppes contenant des radiographies, des clichés attestant les violences subies par Jeanne.

On découvrira les travers de Yacine à travers le récit que Mona fait de son enfance, un homme violent et bien plus encore, un homme qui mène le lecteur de surprise en surprise, un monstre de malhonnêteté inspirant le dégoût, appelant à une compassion sans limite pour Jeanne, la victime qui comme beaucoup de femmes subissant des violences, ne semble pas songer à quitter cet individu, par peur, par manque de moyens, pas espoir de voir la situation s’améliorer.

Mona racontant son enfance perturbée et ses peurs, effectue un véritable travail de psychanalyse qui lui permettra de s’en sortir tout en conservant ses fragilités, reniant pendant un temps, ses origines et son nom pour laisser opérer la résilience et se faire faire un tatouage Tunisien, celui qui est dessiné sur la couverture du livre. On y verra également les idées parfois contradictoires des adolescents et des jeunes adultes qui se construisent.

Je regrette que certains passages soient trop peu explicites, j’ai dû relire plusieurs fois certaines pages, ne comprenant pas ce que la jeune femme voulait exprimer. L’alternance des chapitres ou Mona raconte et d’autres chapitres étalant les résultats d’examens, permet tout de même de briser la monotonie du récit, toutefois, j’aurais aimé que ces passages montrent les conséquences de ces résultats, plus de réaction de la part de Jeanne, plus de ressenti que celui d’une femme qui subit et qui protège tant bien que mal ses enfants. En fait, les résultats semblent ne pas coïncider avec le reste de la narration, un décès, une grossesse, mais pas une suite qui contredit l’exposé des médecins.

Par ailleurs, des modifications intervenant dans la narration : on passe du « tu » qui s’adresse au père, à un « il », que l’on ne comprend pas et obligent à retourner quelques pages avant pour tenter de faire un lien entre les paragraphes. Il s’agit là d’un style d’écriture, pas celui que je préfère.

Si ce roman aura dans mon souvenir, le goût amer laissé par le problème des violences faites aux femmes, il me laisse une impression de lecture laborieuse, particulièrement à la fin.

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