Le tube de coolidge
Sonia Hanihina
Ed JC Lattès, 21/08/2024, 270 pages
Yacine est beau, Yacine a un
succès énorme auprès de la gent féminine, et c’est Jeanne qu’il choisira pour
devenir son épouse. Le couple s’installe, l’avenir est prometteur : elle
est laborantine, il sera médecin. Tout est pour le mieux, du moins le pense-t-on.
Mais cet embryon d’amour
semble bien s’affaiblir rapidement, et mourir avant d’avoir vécu : on l’apprend
par Mona, première fille née de cette union, qui découvre des enveloppes contenant
des radiographies, des clichés attestant les violences subies par Jeanne.
On découvrira les travers de
Yacine à travers le récit que Mona fait de son enfance, un homme violent et
bien plus encore, un homme qui mène le lecteur de surprise en surprise, un
monstre de malhonnêteté inspirant le dégoût, appelant à une compassion sans
limite pour Jeanne, la victime qui comme beaucoup de femmes subissant des
violences, ne semble pas songer à quitter cet individu, par peur, par manque de
moyens, pas espoir de voir la situation s’améliorer.
Mona racontant son enfance
perturbée et ses peurs, effectue un véritable travail de psychanalyse qui lui
permettra de s’en sortir tout en conservant ses fragilités, reniant pendant un
temps, ses origines et son nom pour laisser opérer la résilience et se faire
faire un tatouage Tunisien, celui qui est dessiné sur la couverture du livre.
On y verra également les idées parfois contradictoires des adolescents et des
jeunes adultes qui se construisent.
Je regrette que certains
passages soient trop peu explicites, j’ai dû relire plusieurs fois certaines
pages, ne comprenant pas ce que la jeune femme voulait exprimer. L’alternance
des chapitres ou Mona raconte et d’autres chapitres étalant les résultats d’examens,
permet tout de même de briser la monotonie du récit, toutefois, j’aurais aimé que
ces passages montrent les conséquences de ces résultats, plus de réaction de la
part de Jeanne, plus de ressenti que celui d’une femme qui subit et qui protège
tant bien que mal ses enfants. En fait, les résultats semblent ne pas coïncider
avec le reste de la narration, un décès, une grossesse, mais pas une suite qui
contredit l’exposé des médecins.
Par ailleurs, des modifications
intervenant dans la narration : on passe du « tu » qui s’adresse
au père, à un « il », que l’on ne comprend pas et obligent à
retourner quelques pages avant pour tenter de faire un lien entre les
paragraphes. Il s’agit là d’un style d’écriture, pas celui que je préfère.
Si ce roman aura dans mon souvenir,
le goût amer laissé par le problème des violences faites aux femmes, il me
laisse une impression de lecture laborieuse, particulièrement à la fin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire