Déchirer le grand manteau noir
Aline Caudet
Ed Viviane Hamy, 28/03/2023, 320 pages
Je suis entrée sans difficulté dans la vie de Lucie, mère de trois enfants auxquels elle se consacre. C’est là le rôle d’une mère. Avec son mari, ils forment une famille heureuse. Mais une ombre plane sur ce bonheur : les grands parents effectuent les démarches appropriées pour faire valoir leur droit de voir leurs petits-enfants. Le roman ne sera alors qu’appel aux témoins, instruction, doute, ruminations justifiées d’une femme qui a subi de mauvais traitements de la part de plusieurs personnes de sa famille, et qui désire avant toute chose, protéger ses enfants.
Si le roman est digne d’intérêt
et montre bien les difficultés liées à un futur jugement, je me sens tout de
même mitigée car je n’entends que la voix de Lucie et celle de ses sœurs grâce
à leur témoignage. C’est bien dommage car, si je ne mets aucunement en doute
les affirmations de Lucie, je pense que ce récit aurait fait un excellent roman
choral qui aurait permis d’entendre les versions de la mère, des frères et sœurs,
du père et de certains témoins.
J’ai donc passé une bonne
partie de la lecture à me demander comment il se faisait que Lucie ait de si
bons résultats à l’école, comment, après de telles humiliations, elle tenait
debout, ce qui pouvait expliquer le comportement de sa mère, (Quelques lignes
en milieu de récit signalent qu’elle a peut-être subi des violences), comment
ces mauvais traitements n’ont pas rejailli sur ses propres enfants, quelle
résilience ! Quel équilibre !
L’objectif de l’autrice n’était
peut-être pas d’expliquer le pourquoi de cette situation, mais d’exposer les
procédures et la difficulté de se faire entendre face aux textes de loi, toutefois,
en tant que lectrice, je me suis plutôt tournée vers le désespoir de Lucie, à l’affut
de précisions, m’offusquant contre les décisions des avocats, les mensonges,
les traitements inhumains que recevait Lucie.
Je suis donc restée sur ma faim.
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