Et chaque fois mourir un peu.
Karine Giebel
Ed Récamier, 28/04/2024, 480 pages
J’ai un peu hésité avant de me
lancer dans cette lecture qui me faisait peur : un roman certes, mais
aussi un effrayant exposé des horreurs et des effets de la barbarie humaine. Je
me suis malgré tout engagée sur le chemin de Grégory, infirmier envoyé par la
croix rouge, sur les lieux de crimes des hommes contre leurs semblables, là où la
guerre fait d’innombrables victimes, là où la faim sévit, là où les séismes
précipitent hommes, femmes et enfants sous les décombres, et partout où des
mines antipersonnel amputent, dévisagent, tuent. Je ne regrette pas de m’être intéressée
à ces événements sinistres, couchés sur le papier certainement pour rappeler
combien le monde est malade et combien l’homme est capable de faire du mal sans
limite, mais aussi pour saluer la bravoure et le sang froid de personnes comme ce
héros qui ressent un besoin irrépressible de soulager, de soigner, d’apporter
de l’amour à autrui.
Karin Giebel nous le présente
sous toutes ses facettes : individu dévoué à la cause humaine, mais aussi un
personne victime de grande souffrance dans sa vie privée, et qui deviendra une « tête
brûlée », mettant son désarroi au service des autres, un être rempli d’une
foi à soulever les montagnes, regorgeant d’une confiance en soi à toute épreuve
voire capable de témérité.
La psychologie des personnages
m’a passionnée, l’autrice nous amenant à comprendre que l’on ne gomme pas la
fuite et le changement de situation, la torture, la peur, la culpabilité
infligée par les bourreaux. Cet exposé fait de ce roman, un thriller psychologique
de grande qualité.
Ce fut donc un coup de cœur
qui me laisse sur ma faim : j’attends avec impatience le tome suivant.
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