Les guerres précieuses
Perrine Tripier,
Ed Gallimard, 12/01/2023, 192 pages
Est-ce l’histoire d’une maison
ou l’histoire d’Isadora ? A moins que… et très probablement, la maison soit
le personnage principal et Isadora est son âme. Isadora pourrait être aveugle,
aucune importance, de ce refuge, elle connaît le moindre recoin, la plus petite
tuile, tout craquement lui est familier, tout dommage devient blessure. Et pourtant
Isadora a dû quitter ce havre paix pour la maison de retraite, et Isadora se rappelle
et nous livre un récit emprunt de nostalgie mais si plein de vie.
On y goûte saison après
saison, la joie des retrouvailles entre cousins, les aventures sylvestres d’une
poignée de gamins, les repas en famille où il fait bon se retrouver, les
mystères du grenier, les rivalités, les peines, les éclats de rire et telle, la
première gorgée de bière, les petits plaisirs : le chocolat chaud du papa,
dégusté à la mauvaise saison, celui qui
réchauffe le corps et le cœur, les glissades dans les neiges d’hiver, la petite
fleur qui naît sous le timide soleil du printemps.
Cette maison, Isadora l’a
chérie au point de tourner le dos aux amants, de fuir les animations qui
attirent d’ordinaire tant les jeunes filles pour choisir la solitude, pour
rester maître d’elle-même et de son milieu de vie, pour se livrer à son autre
passion : la lecture au coin de la fenêtre.
Ce roman est une petite
pépite, un bonbon que l’on suce avec parcimonie, que l’on voudrait faire durer.
En racontant sa nostalgie des temps anciens sans dissimuler les émotions d’Isadora,
saison après saison, l’autrice réveille en nous d’agréables souvenirs, on se
laisse bercer par son écriture ciselée, on se trouve comblé par tant de poésie.
Au moment ou j’écris ces
lignes, mon être frissonne de plaisir et mon âme est en éveil.
Ne passez pas à côté de ce
bijou littéraire, un livre que l’on se doit de garder sur sa table de chevet
pour, de temps en temps, se faire plaisir en lisant un passage.
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