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lundi 22 février 2021

 

Lucky Luke

Un cow-boy dans le coton












Achdé et Jul d'après Morris

Ed Lucky comics


Notre héros, fatigué, décide de s’accorder des vacances à Nitchevonada, petite ville paisible du Kansas, enfin presque paisible puisqu’il voit y arriver ses quatre "potes" accompagnés du célèbre Bass Reever, cow-boy noir  qui, on comprendra pourquoi en fin d’album, ne fut nullement molesté par la guerre de sécession, ni par le racisme ambiant d’après-guerre.

Et notre cow-boy solitaire, les quatre frères en sont témoins, devient désormais un « rich lonesome cow-boy », suite au décès de Mme Constance Pinkwater, propriétaire d’une plantation en Louisiane et qui avait fait de Lucky Luke, son idole et son héritier. Imaginez-vous Lucky Luke roulant sur l’or grâce au coton péniblement cultivé par les ex-esclaves noirs ? 

C’est bien à contre cœur qu’il se rend en Louisiane, pas vraiment « lonesome » puisque les daltons, une nouvelle fois évadés du pénitencier et le sachant l’homme le plus riche de Louisiane, ont décidé d’aller y faire un tour.


Si j’ai passé un bon moment de lecture de cette bande dessinée, où on caricature les cajuns avec leur accent et leurs « fais dodo » où l’on retrouve la Louisiane que chacun connaît avec ses bayous, ses alligators et ses sables mouvants, où l’on côtoie les quatre frères avec des passages bien comiques, où apparaît un méchant bien méchant et où l’on défend la cause noire, Lucky Luke apparaît ici, en cow-boy un peu naïf, à croire qu’il ne connaissait pas grand-chose des enjeux de la guerre, pris dans une sorte de rêve ou tout semble rose et beau.

L’ensemble du scenario me semble rapide, trop rapide, Jul nous sert un album où on n’oublie pas le problème du Sud, avec ses tensions, ses riches propriétaires terriens, son Ku  Klux Klan, il y ajoute des Daltons pour le fun et l’ambiance, et parce qu’ils fournissent une certaine facilité pour manier le comique de répétition, et c’est vrai, c’est assez réussi au point de vue de l’humour, mais nos quatre frères semblent malgré tout parachutés pour faire joli et combler les trous. Il est vrai que sans leur présence, le scénario serait encore plus rapide.

Ce n’est donc pas le meilleur album que j’ai lu, toutefois, je l’ai trouvé suffisamment plaisant pour avoir envie de m’y replonger dans quelques semaines.

 

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