Lucky Luke
Un cow-boy dans le coton
Achdé et Jul d'après Morris
Ed Lucky comics
Notre héros, fatigué, décide de s’accorder
des vacances à Nitchevonada, petite ville paisible du Kansas, enfin presque
paisible puisqu’il voit y arriver ses quatre "potes" accompagnés du célèbre Bass
Reever, cow-boy noir qui, on comprendra
pourquoi en fin d’album, ne fut nullement molesté par la guerre de sécession,
ni par le racisme ambiant d’après-guerre.
Et notre cow-boy solitaire, les quatre frères en sont témoins, devient désormais un « rich lonesome cow-boy », suite au décès de Mme Constance Pinkwater, propriétaire d’une plantation en Louisiane et qui avait fait de Lucky Luke, son idole et son héritier. Imaginez-vous Lucky Luke roulant sur l’or grâce au coton péniblement cultivé par les ex-esclaves noirs ?
C’est bien à contre cœur qu’il se
rend en Louisiane, pas vraiment « lonesome » puisque les daltons, une
nouvelle fois évadés du pénitencier et le sachant l’homme le plus riche de
Louisiane, ont décidé d’aller y faire un tour.
Si j’ai passé un bon moment de
lecture de cette bande dessinée, où on caricature les cajuns avec leur accent
et leurs « fais dodo » où l’on retrouve la Louisiane que chacun
connaît avec ses bayous, ses alligators et ses sables mouvants, où l’on côtoie les
quatre frères avec des passages bien comiques, où apparaît un méchant bien
méchant et où l’on défend la cause noire, Lucky Luke apparaît ici, en cow-boy
un peu naïf, à croire qu’il ne connaissait pas grand-chose des enjeux de la
guerre, pris dans une sorte de rêve ou tout semble rose et beau.
L’ensemble du scenario me semble
rapide, trop rapide, Jul nous sert un album où on n’oublie pas le problème du Sud, avec ses
tensions, ses riches propriétaires terriens, son Ku Klux Klan, il y ajoute des Daltons pour le
fun et l’ambiance, et parce qu’ils fournissent une certaine facilité pour
manier le comique de répétition, et c’est vrai, c’est assez réussi au point de
vue de l’humour, mais nos quatre frères semblent malgré tout parachutés pour
faire joli et combler les trous. Il est vrai que sans leur présence, le scénario serait encore plus
rapide.
Ce n’est donc pas le meilleur album
que j’ai lu, toutefois, je l’ai trouvé suffisamment plaisant pour avoir envie
de m’y replonger dans quelques semaines.
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