L'Atlantide
Pierre Benoit
Ed Livre de poche, format numérique
1919, le XXème siècle venait de commencer,
Jules Ferry avait rendu l’école obligatoire, l’accès à la lecture se
généralisait, et Pierre benoit publiait l’Atlantide.
Mais à quel public s’adressait-il ?
Certes pas à quelque gamin lauréat du certificat d’étude qui partait travailler
parce que les études n’étaient pas automatiques si on n’était pas issu de
familles aisées ou si une bourse ne fournissait pas le sésame du savoir, non !
Pour accéder à ce magnifique récit, il fallait être helléniste, linguiste, et
avoir parcouru de beaux ouvrages d’auteurs antiques et autres érudits bien
connus d’une minorité. Et pourtant... L’Atlantide connut un triomphe dès sa
sortie, il fut primé, adapté pour le théâtre dès 1920, pour le cinéma entre
1921 et 1992.
Il faut dire que l’Atlantide, ce mythe
enraciné dans notre culture ne cesse de faire rêver par son aspect chimérique,
d’attirer le lecteur épris de fantastique et de mystérieux, de plaire par son
côté intemporel, d’exciter la curiosité tant des passionnés de mythes que des
écrivains qui ne se privent pas, encore aujourd’hui de faire couler de l’encre
à son sujet.
Ce que l’on connaît de cette contrée
magique, c’est qu’elle fut engloutie par les flots, c’est la réponse que l’on
obtient autour de soi si on questionne à ce sujet, et l’on affirmera que nul ne
connaît sa situation géographique... Pierre Benoit envisagea la chose
différemment, il nous emmène dans une Atlantide prisonnière du Sahara, sertie
dans le Hoggar, inaccessible sans un passeur à la solde de la belle Antinéa,
beauté fatale...
Un récit dont la lecture ne fut pas
toujours aisée : je n’ai suffisamment de connaissance des œuvres antiques
et des spécialistes linguistes dont Pierre benoit partage la science. Mais
qu’importe ? Il suffit de se laisser bercer par ce bel écrit, et
d’absorber la substantifique moëlle de ce récit et de s’y laisser enfermer avec
nos héros pour apprécier.
Après une introduction très longue propre
à faire trépigner d’impatience (On sait que l’on va découvrir un grand mythe),
dans laquelle l’auteur introduit d’abord St Avit, devenu Capitaine à la triste
réputation, celle d’avoir tué son supérieur, Morhange. Pierre benoit nous
entraine dans le récit mettra fin aux questions du lecteur et dans
lequel Saint Avit confie son secret au lieutenant Ferrière et lui raconte
son aventure afin de se disculper.
Longue sera la route qui nous mènera dans
cette citadelle rocheuse pour découvrir la cité que l’on croyait disparue à
jamais, où l’on fera connaissance d’Antinéa et que l'on se fera une idée
de ses origines : demi-déesse ou mortelle ?
Un récit à la fois long et passionnant,
une œuvre grandiose qui donnera à l’écrivain le statut d’immortel parmi les
immortels.
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