Un goût de cannelle et d'espoir
Sarah McCoy
Ed Pocket
Je me suis laissé bercer dans la douillette chaleur de la
boulangerie schmidt à Garmisch et
gentiment accueillir dans le fournil D’Elsie à « El Paso » au
texas pour apprécier cette saga si bien
narrée.
Bercer n’est
pas le terme à employer lorsque l’on entre dans l’histoire, alors je dirais
plutôt j’ai compati, partagé des souffrances endurées par notre héroïne durant la seconde guerre
mondiale en ce qui concerne la
boulangerie de Garmisch. Bien documenté,
le roman nous amène dans une famille allemande respectable qui se place sous la
protection des nazis, ce qui montre combien le peuple allemand était en grande
partie ignorant de ce qui se passait en Pologne, du véritable visage de
certains gradés et de la folie assassine des leaders de cette période dont
les lebensborns sont une macabre illustration. Ce roman montre à quel point certains
individus (plus qu’on ne le pense) peuvent commettre les pires crimes sous le
commandement de supérieurs mais aussi que d’autres s’illustreront en faisant des miracles avec
leur pauvres moyens et en risquant leur vie. C’est le cas d’Elsie qui va mettre
en jeu sa vie et celle de sa famille pour sauver un enfant juif, Elsie qui n’aura rien à regretter et s’épanouira
dans sa boulangerie du Texas où elle accueille Reba, jeune journaliste dans l’ambiance
chaleureuse d’une boulangerie accueillante.
J’ai
beaucoup apprécié l’aspect documentaire du roman concernant la seconde guerre mondiale en Allemagne.
Je me suis
souvent ennuyée avec l’histoire de Reba au texas, cette jeune fille tourmentée
qui comme Elsie, doute de son amour, cherche un bonheur qui semble inaccessible,
a vécu des moments difficiles dans son
enfance. Je n’ai malgré tout pas saisi
en quoi Elsie et sa fille, Jane ont pu l’aider à ce point si ce n’est par leur
accueil. La quatrième de couverture annonce que Reba reçoit une leçon de vie,
pour cela, il aurait peut-être fallu qu’Elsie
lui raconte tout ce qu’elle a vécu, mais il n’en est rien, et je me permets de me
demander quel est l’objectif de l’auteure dans cette partie du récit qui se
déroule au Texas : a-t-elle voulu montrer comment Elsie s’en est sortie et ce qu’elle est
devenue ? Le but était-il de montrer que des femmes peuvent mener leur vie
sans présence masculine ? Le lecteur ne manquera pas de remarquer que les
hommes dans ce roman n’attirent pas la
sympathie du lecteur : Le père d’Elsie intervient peu, se montre agressif à l’égard des Américains et
les femmes le relaient sans difficulté, les autres hommes sont des nazis, Riki, compagnon de Reba, quoique délicat et
gentil, se pose des questions sur son
métier de garde-frontière, le mari d’Elsie n’apparaît que très peu. Et le
travail et la tenue des boulangeries est pratiquement mené par les femmes. On remarquera malgré tout une évolution vers
la fin du roman.
Je conseille
ce roman extrêmement bien documenté.
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