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lundi 1 août 2016

  Un goût de cannelle et d'espoir



Sarah McCoy

Ed Pocket



Je me suis laissé  bercer dans la douillette chaleur de la boulangerie  schmidt à Garmisch et gentiment accueillir dans le fournil D’Elsie à « El Paso » au texas  pour apprécier cette saga si bien narrée.
Bercer n’est pas le terme à employer lorsque l’on entre dans l’histoire, alors je dirais plutôt j’ai compati, partagé des souffrances endurées  par notre héroïne durant la seconde guerre mondiale  en ce qui concerne la boulangerie de Garmisch.  Bien documenté, le roman nous amène dans une famille allemande respectable qui se place sous la protection des nazis, ce qui montre combien le peuple allemand était en grande partie ignorant de ce qui se passait en Pologne, du véritable visage de certains gradés et de la folie assassine des leaders de cette période dont les lebensborns sont une macabre illustration. Ce roman montre à quel point certains individus (plus qu’on ne le pense) peuvent  commettre les pires crimes sous le commandement de supérieurs mais aussi que d’autres  s’illustreront en faisant des miracles avec leur pauvres moyens et en risquant leur vie. C’est le cas d’Elsie qui va mettre en jeu sa vie et celle de sa famille pour sauver un enfant juif,  Elsie qui n’aura rien à regretter et s’épanouira dans sa boulangerie du Texas où elle accueille Reba, jeune journaliste dans l’ambiance chaleureuse d’une boulangerie accueillante.
J’ai beaucoup apprécié l’aspect documentaire du roman  concernant la seconde guerre mondiale en Allemagne.  
Je me suis souvent ennuyée avec l’histoire de Reba au texas, cette jeune fille tourmentée qui comme Elsie, doute de son amour, cherche un bonheur qui semble inaccessible, a  vécu des moments difficiles dans son enfance.  Je n’ai malgré tout pas saisi en quoi Elsie et sa fille, Jane ont pu l’aider à ce point si ce n’est par leur accueil. La quatrième de couverture annonce que Reba reçoit une leçon de vie, pour cela, il aurait peut-être  fallu qu’Elsie lui raconte tout ce qu’elle a vécu, mais il n’en est rien, et je me permets de me demander quel est l’objectif de l’auteure dans cette partie du récit qui se déroule au Texas : a-t-elle voulu montrer comment  Elsie s’en est sortie et ce qu’elle est devenue ? Le but était-il de montrer que des femmes peuvent mener leur vie sans présence masculine ? Le lecteur ne manquera pas de remarquer que les hommes  dans ce roman n’attirent pas la sympathie du lecteur : Le père d’Elsie intervient peu,  se montre agressif à l’égard des Américains et les femmes le relaient sans difficulté, les autres hommes sont des nazis,  Riki, compagnon de Reba, quoique délicat et gentil,  se pose des questions sur son métier de garde-frontière, le mari d’Elsie n’apparaît que très peu. Et le travail et la tenue des boulangeries est pratiquement mené par les femmes.  On remarquera malgré tout une évolution vers la fin du roman.

Je conseille ce roman extrêmement bien documenté.

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