La compagnie des menteurs
Karen Maitland
Où l’on fait connaissance de sept personnages : Camelot,
l’ancêtre qui fait figure de meneur de la petite troupe, Rodrigo, ménestrel de
son état et son élève Joffre,
adolescents perturbé, Plaisance, sage-femme, Zophiel, personnage au verbe haut,
semant polémique et discorde au sein de l’équipe, Osmond et Adela, sa compagne,
enceinte, Cygnus, conteur et
l’énigmatique Narigorm, voyante qui lit dans les runes. Tout ce petit monde
évolue sur fond de peste de 1348 en Angleterre.
Peu à peu, les personnages se rencontrent, le groupe de
forme. Pour plus de sécurité, ils décident de faire route ensemble, de fuir
vers le Nord pour échapper à l’épidémie, emmenant le lecteur à travers
l’Angleterre médiévale, de ville en village où ils sont tour à tour reçus,
chassés quand ils ne décident pas eux-même de reprendre la route.
Je qualifierais ce
roman de roman historique, au demeurant passionnant si l’on s’arrête à l’exposé
que nous fait Karen Maitland de cette
terrible année 1348. En revanche, je pense que quoiqu’en pensent les lecteurs,
il ne mérite pas la dénomination de thriller : je n’ai ressenti aucune
sensation de peur, de tension , même lorsque les personnages se montrent
terrifiés pas un loup sensé les suivre, la peur des loups étant courante à
cette époque. Il y a des mort, certes et des morts violentes
qui aident à bien entretenir le côté
superstitieux des personnages, mais de
recherche des assassins, très peu, j’ai eu l’impression que les réponses que
les personnages recherchaient plus ou moins leur arrivaient du ciel,
ou que leurs suppositions prenaient très vite des tournures de vérité
admissibles par tous. J’aurais presque eu envie de le qualifier de roman
moyenâgeux psychologique en raison des relations complexes entre les personnages,
des non-dits, des révélations qui expliquent les comportements, le problème,
c’est que psychologie et moyen âge constituent un anachronisme, or certains comportements sont largement commentés, expliqués et excusés
par
camelot, l’ancêtre, celui qui porte un regard sur les autres et
expliquent leur comportement. J’ai trouvé ce personnage très humain, très
tolérant, c’est tout à son honneur, mais il fait trop défenseur des droits de
l’homme avant l’heure, se démarquant des autres personnages, et le fait qu’il
soit le narrateur explique en partie cette vision avec un certain recul sur ses pairs, mais ce n’est pas l’idée que je
me faisais de la pensée en 1348, surtout après avoir lu des œuvres telles que les
piliers de la terre, la promesse de l’ange, le nom de la rose...
L’histoire s’éternise parfois : le résumé annonçant des
meurtres à élucider, mais la compagnie n’est rassemblée qu’à la moitié du roman
et j’en suis même arrivée à me demander si j’avais bien lu le résumé, si les
événements annoncés allaient se produire.
J’ai malgré tout passé de très bons moments grâce à cet
exposé que fait l’auteure, car les situations et le vécu des personnages très
différents d’un individu à l’autre vont créer de grandes tensions, qui
permettront au lecteur de se faire une idée de la pensée de l’époque, des
superstitions, des pratiques religieuses.
Enfin certains passages sont, au choix du lecteur, à
considérer soit comme du conte, soit comme une interprétation de la part des
gens de l’époque, je n’en dirais pas plus.
Pour finir, j’ai aimé ce roman parce que j’aime la période
médiévale et tout ce qui la concerne, et jamais je ne me lasserai de lire ce
genre de récit.
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