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mardi 30 septembre 2025

 Le malheur des uns












Frédéric Ernotte

Ed If, 10/02/2025, 393 pages


Je découvre un curieux roman que je croyais au début, parsemé d’humour noir. Il faut dire que le sujet s’y prêtait, et l’auteur attribuant une bonne dose de méchanceté au héros, Renan, auto-entrepreneur organisant à la demande, des mauvais tours destinés à venger les clients qui se présentent. Il est vrai que certaines vengeances sont cocasses : générer une mauvaise odeur générale dans une coquette maison, ça fait tout de même sourire, et Renan s’applique ! On se demande au départ si l’auteur ne fait pas une qualité de la méchanceté.

Renan donc, chef d’entreprise, travaille avec ses deux employés : Sam et Marie-Alice, dite Malice. Chacun ayant plus d’un tour dans leur sac.  Et Renan, blanc comme neige rentre chez lui chaque soir pour de paisible soirées avec sa femme et sa belle-fille, les deux êtres qu’il aime le plus au monde. Officiellement, il travaille dans une agence immobilière, gagnant honnêtement le salaire qui fait vivre la famille. Et il tient à garder secrète cette double vie.

Mais un individu entre en jeu : il est intelligent, bien placé et il demande à Renan la liste des gens qui ont « bénéficié » de ses « services », sans quoi, il risque de constater quelques « perturbations dans sa vie »

Vous l’aurez compris, il s’agit d’un thriller psychologique, le méchant n’est plus Renan, mais le maître chanteur, et le ton monte du début à la fin, Renan se retrouve comme bombardé par une arme redoutable, le genre de bombe qui en l’air libère d’autres bombes de façon exponentielle. On ne connaîtra le mobile du maître chanteur qu’à la fin.

Par moment, j’ai eu envie de lâcher le roman en considérant le combat comme perdu pour le héros, car si Renan a bien saisi la portée des actions de son harceleur, je ne l’ai comprise qu’au fil du roman. Un roman psychologique comme celui-ci a vraiment autant de portée et peut-être même plus que si l’on baignait dans l’hémoglobine. Ce qui n’est pas le cas.

J’ai adoré ce roman, en pardonnant les aspects qui le rendent parfois peu crédible : comment peut-on mentir ouvertement à sa famille alors que l’on est dans la tourmente, que le ciel menace de vous tomber sur la tête, comment les autorités peuvent ignorer l’existence de cette entreprise ? La réaction d’un personnage que je tairais, me paraît également bien légère par rapport aux événements vécus.

J’ai parfois eu des difficultés à me faire une opinion, devais-je sourire ou pas face à certaines situations ? Il me semble après lecture que non. Je peux toutefois affirmer que cette histoire m’a amenée à me poser bien des questions !

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