Tous les hommes n’habitent pas le monde de
la même façon
Jean-Paul Dubois,
Ed de l'olivier, Point, 14/08/2019, 256 pages
Il a, à sa façon, habité deux ou
trois endroits en ce monde, il se place en personnage principal et observateur
de son entourage, il ne se contente pas de décrire, il ajoute à son récit, des
commentaires tantôt amusants, tantôt croustillants, tantôt pathétiques voire
macabres, c’est ce qui fait de ce roman, un écrit passionnant, et c’est dès les
premières pages que je me suis attachée à ce personnage qui au moment de son
récit, est incarcéré dans une prison canadienne, dans des conditions qu’il
semble supporter tant bien que mal, ce qui fait de Paul Hansen, notre héros, un
personnage qui possède de grandes qualités : sensibilité, capacité d’analyse
et d’observation des individus qu’il côtoie, patience avec son compagnon
de cellule, Horton, individu très peu réfléchi et potentiellement violent.
J’ai aimé ce récit racontant
non pas une vie, mais plusieurs vies : celle de son père, pasteur
protestant parfois excentrique, parfois rigide, celle de sa mère, au tempérament
diamétralement opposé à celui de son mari, histoire d’une française venue
chercher l’amour en Norvège, ce que notre héros ne s’explique pas. On n’oubliera
pas de raconter sa femme, issue de l’ethnie algonquine, et sa propre vie sur
une route qu’il aurait voulue sinueuse, et toutefois semée d’ornière et de
pentes glissantes.
Le personnage principal, et
par comparaison, les personnages touchants, humains, fantaisistes ou névrosés qui
gravitent autour, l’humour fin omniprésent tout au long du livre, une écriture
qui chante, des tournures recherchées, un peu de suspens qui pousse le lecteur
à comprendre son parcours et pourquoi il se retrouve en prison, font de ce
livre une pépite qui méritait amplement de remporter un prix Goncourt.
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