Au bonheur des dames - Roman graphique
A Maupré
Ed Casterman, 3/06/2020, 136 pages
Après avoir passé d’excellents
moments de lecture du roman D’Emile Zola, l’histoire étant fraîche dans ma
mémoire, j’ai ressenti l’envie de lire la bande dessinée. Toute heureuse de
retrouver Denise, j’ai vite déchanté face à ces personnages aux physiques
ingrats, résultat de dessins hideux qui déforment les visages, font des poches
sous les yeux, et transforment certains personnages en caricature vivante. Je
me suis demandé pourquoi l’oncle Baudu est représenté avec ce nez rouge qui
lui donne un faciès d’alcoolique, ce qui n’est pas le cas dans le roman.
J’ai tout de même poursuivi, je n’allais pas m’arrêter aux dessins, et j’ai pu constater que certains dialogues, s’ils sont bien fidèles au texte, ne sont pas attribués aux bons personnages : au tout début, Octave Mouret explique comment il compte mettre la femme au centre de son commerce, il l’explique à Bourdoncle, le deuxième dans la hiérarchie du personnel, or dans le roman, c’est au baron Hartmann qu’il s’adresse, mais admettons que pour le besoin de la bande dessinée, on change l’interlocuteur, c’est sans doute possible pour certaines scènes, toutefois la déclaration de jalousie d’Henriette, maîtresse de Mouret n’a aucune raison d’être en plein commerce, au milieu des clientes, cette scène est maladroitement introduite dans la bande dessinée, il s'agit en fait d'un événement majeur dans le roman. c’est vraiment dommage !
J’aurai également envie de commenter la promenade en campagne de Denise et son amie Pauline. Dans la bande dessinée, c’est juste une belle promenade, dans le roman, elles décident de partir parce qu’une journée de congé est prévue pour les employées et Denise n’y est pas invitée, une scène qui permettait de juger de l’ambiance de ce milieu de travail.
Le dernier
point que je ne peux m’empêcher de commenter, c’est la soi-disant initiative de l'oncle Baudu qui s’amuse à faire varier le prix de la soie, histoire d’entrer en
concurrence avec le grand magasin, mais ce n’est pas lui qui prend cette initiative dans le roman, mais un autre personnage qui a été renvoyé du bonheur des dames et qui n’apparaît
pas dans la bande dessinée. Cette surenchère destinée à mettre en évidence la toute-puissante du grand magasin apparaît bien "édulcorée" et sans effet sur le lecteur. On admettra que quelques scènes varient mais dans
le cas présent, c’est trop, peut-être n’aurais-je pas dû m’attendre à un récit
fidèle à l’œuvre de l’écrivain.
Par ailleurs, nul besoin des
scènes quasi pornographiques entre Mouret et Henriette qui n’ont aucune esthétique et
qui n’ajoutent que vulgarité à ce roman grandiose et qui n'existent pas dans le roman.
Je suis vraiment déçue de
cette lecture, peut-être ne l’aurais-je pas ressenti de la même façon si j’avais
attendu plus longtemps pour lire cette bande dessinée.
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