Jean-Luc et Jean-Claude
Laurence Potte-Bonneville
Ed Verdier, 25 août 2022, 160 pages
Le roman s’ouvre sur une
étrange scène, un prologue qui place le lecteur en contact avec de mystérieux acteurs :
une créature sauvage, un humain inerte, les deux en contact involontaire sous l’eau,
sorte de mise en bouche qui précise un contexte très flou que l’on reliera ou
pas avec le reste de l’œuvre, quelques points communs avec un événement futur
pouvant se dégager.
Puis on entre dans le récit,
on fait connaissance de Yolande Baudier, qui habite à proximité du café où
commence l’histoire, retraitée qui observe et constate l’arrivé d’un personnage
qui entre au café.
Si le début peut paraître confus
en raison de l’emploi de la troisième personne du singulier pour présenter ce
premier acteur et décrire le comportement des personnages principaux, Jean-Luc
et Jean-Claude, la situation s’éclaircit rapidement, même si les propos des
deux amis installés au bar sont quelques peu incohérents, ce qui permet de les
cerner.
Jean-Luc et Jean-Claude sont
deux individus inséparables. Jean-Luc semble veiller tant bien que mal sur son ami
Jean-Claude, diabétique. Les deux viennent d’un foyer, sont sous tutelle et
curatelle, sont encadrés par un éducateur et connus de Jacqueline, la propriétaire
du café qui connaît les interdits et s’impose pour les empêcher de
transgresser.
Le contexte le permettant, les
deux amis se retrouvent en voiture avec Florent, ce jeune homme qui consommait
à leur côté chez Jacqueline, et se retrouvent dans une situation proche d’une
aventure que l’on pourrait qualifier d’extraordinaire étant donné le peu de
repères de nos héros qui se mettent en danger : les deux reçoivent un
traitement médicamenteux indispensable à leur santé physique ou mentale.
Un beau roman sur le handicap,
la fragilité de certains êtres qui ne peuvent s’aventurer dans des lieux
inconnus sans subir de graves perturbations, un roman sur la détresse des
personnes en situation de précarité. Si l’on s’attache rapidement à Jean-Claude
et son ami parce qu’on imagine fort bien leur situation et les dangers qui les
guettent, on a parfois du mal à cerner florent, intermédiaire en difficulté lui
aussi, mais qui reste un personnage secondaire.
L’autrice nous offre également
une agréable promenade en baie de somme, avec quelques repères sur sa faune, sa
flore, ses dangers, un milieu sauvage qui ajoute une certaine ambiance au
roman.
La fin brise hélas la routine
du récit, la sortie scolaire et ses ados difficiles à gérer, scène avec des
dialogues qui m’ont sortie du confort relatif dans lequel je m’étais installée
semble plaquée n’aide pas à comprendre la situation de Jean-Claude. Comment
est-il arrivé à là ? je n’en dirai pas plus pour éviter de divulgâcher.
Deuxième bémol : le
prologue : s’il y a une similitude entre la scène de départ et la fin, on
notera une incohérence entre la situation initiale et la situation finale.
Un roman court, qui laisse en
tête une ambiance générée par ce périple en baie de somme, et le souvenir de
deux êtres fragiles et attachants.
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