Rivages de la colère
Caroline Laurent
Les Escales éditions
Premier coup
de cœur de l’année, un merveilleux livre et un roman vraiment intéressant que
chacun de nous devrait lire.
L’injustice
est courante dans notre monde, et nous sommes souvent bien loin d’imaginer ce
qui se trame par-delà les mers.
Caroline Laurent nous en confie un bel exemple.
Ce récit, elle le tient de sa mère qui fut témoin de ces années terribles
durant lesquelles, les habitants de Chagos, archipel perdu dans l’océan indien,
plus particulièrement les gens de Diego Garcia la plus
grande de ses îles, furent
chassés de leur lieu de vie, exclus de leur île où ils vivaient simplement sans
argent, profitant des bienfaits de la nature et échangeant le coprah qu’ils
produisaient contre des denrées.
Cette terre de leurs ancêtres, elle leur fut
volée lorsque L’île Maurice, ayant obtenu son indépendance en 1968 dut céder l’archipel
aux britanniques qui le louèrent aux Américains afin qu’ils y construisent une
base militaire.
Les familles furent déportées à Maurice et abandonnée à leur
sort, elles se logèrent dans les bidonvilles. Ce récit sous forme de roman, raconte
l’histoire de Marie qui aura un enfant de Gabriel, un Mauricien employé sur Diego
Garcia comme secrétaire du représentant de l’île Maurice, et de sa famille.
Avec les protagonistes,
on respire, on accueille ce que Diego Garcia offre, on pleure les victimes de
la colonisation, on se révolte de tant de cruauté et d’indifférence à l’égard
des apatrides que deviennent les chagossiens.
On apprend
beaucoup, on participe au combat des chagossiens qu’on a tenté de tromper,
profitant de leur illettrisme, leur promettant des sommes importantes en dédommagement, car depuis les années 70, les chagossiens
luttent pour retrouver la terre de leurs ancêtres, la retrouveront-ils un jour ?
Ce récit m’a amenée à me documenter sur ce combat inégal, et difficile. En cherchant des renseignements,
on apprend qu’en 2016, les britanniques ont reconduit le bail des Etats-Unis
pour vingt ans.
Toutefois l’espoir est permis : en janvier 2020, Maurice annonce
la possibilité de porter plainte contre les responsables britanniques pour
crime contre l’humanité, et le 25 mai 2020, une nouvelle carte publiée par l’ONU
fait apparaître l’archipel comme territoire Mauricien.
J'espère que beaucoup liront ce roman, ne serait-ce que par compassion pour ces gens à que l'on a spoliés, privés de leurs identité et de leurs ancêtres.
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