Dee Brown
Ed 10/18
Imaginez que vous soyez en possession d’un terrain ou vous vivez
paisiblement avec les vôtres, vous nourrissant de ce que votre terre vous
offre… Et à présent imaginez que des gens arrivent de quelque contrée
lointaine, commencent par visiter votre espace, puis s’installent à vos côtés
en décidant que désormais, vous devrez adopter leur mode de vie, leur religion,
et comme vous ne serez pas d’accord et que vous revendiquerez, ils vous
proposeront des arrangements…qui viseront surtout à vous spolier.
Exactement ce qui s’est produit dès le XVIème siècle
quand, le colon, non seulement s'appropria les terres des indigènes, leur
vola leurs richesses et imposa le christ et le baptême aux peuplades des
terres lointaines que l’on nomme aujourd’hui les Amériques. On alla même
jusqu’à se vanter d’avoir permis aux indiens de mourir en chrétien…
Et plus jamais ces groupes humains ne connurent la paix. Situation
identique en Amérique du nord ou on refoula les indiens entre 1850 et 1890 dans
des réserves sous couverts de traités jamais respectés par les blancs, dans des
endroits bien peu propices à leur bonheur, à leurs besoins.
Cet ouvrage passionnant décrit en détail les manœuvres orchestrées
par les « visages pâles » pour se débarrasser d’un peuple pacifique
poussé à faire la guerre pour tenter de préserver son identité, sa liberté et
ses traditions. On y apprendra à faire la différence entre indiens des plaines
et des montagnes, on y fera connaissance des plus grands groupes : « les Navajos,
les Sioux, les Chippewas, les Apaches, les Blackfeet et les Iroquois »
chacun de ces groupes comprenant lui-même d’innombrables sous-ensembles.
La lecture fut longue, très longue et assez
répétitives dans la mesure ou beaucoup de groupes connurent un destin
similaire : prise de possession de leurs terres qui pouvait être
progressive, traités, revendications, guerre, captivité, assassinats,
exécutions, les chapitres respectant une progression souvent par région,
présentant des responsables et une organisation de gestion des indiens par
l’intermédiaire de commissaires aux affaires indiennes (souvent des pantins
qui recevaient des ordres de plus haut) , le tout assez hiérarchisé pour qu’on
ait des difficultés à découvrir d’éventuels coupables.
Progression dans l’horreur qui amènera à
Wounded Knew dont je ne pourrais parler sans ressentir une profonde amertume
pour ces gens qui succombèrent sous les armes des colons. Ce sont là les heures
noires de l’Amérique, et hélas, toute l’histoire est ainsi faite : quel
peuple aujourd’hui ne repose pas sur les guerres et les horreurs du passé
?
Ce livre est un classique et je suis
heureuse de l’avoir lu, je regrette simplement que l’auteur ne se soit
pas davantage étendu sur le mode de vie des indiens, cela aurait
peut-être brisé une certaine monotonie que l’on peut ressentir après quelques
chapitres.
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