Sagesse animale
Norin Chaï
ed Stock
Ce commentaire sera bien plus que la simple critique d’un
écrit, c’est l’histoire d’une rencontre, de ces rencontres qui gravent en vous
un souvenir inoubliable, d’une étincelle qui vient vous éclairer intérieurement,
qui vous apporte un calme intérieur que vous avez envie d’entretenir, c’est la
rencontre d’une personne rayonnante, qui a connu des moments difficiles voire
insupportables, qui a côtoyé la souffrance d’autrui et qui s’en est relevé, et
qui continue son chemin tout en communiquant
sa sérénité.
Cette personne, c’est Norin Chai, vétérinaire en chef de la ménagerie du
jardin des plantes, moine bouddhiste, qui a travaillé en plusieurs endroits de
la planète pour soulager la souffrance animale.
Norin Chai ne se contente pas de soulager cette souffrance,
il partage aussi ses connaissances du monde animal et ses convictions les plus
profondes concernant l’humanité, et explique dans cet ouvrage, comment nous
pourrions prendre les animaux en modèles pour mieux vivre en société, pour
respecter notre corps agressé de bien des façons, et envisage même la
possibilité d’un avenir plus serein pour l’humanité tout entière.
Il nous invite à observer les animaux sauvages comme
domestiques, il met en évidence leur extrême sensibilité et leur capacité à communiquer
par le ressenti des émotions de leurs pairs, insistant sur le fait que le
langage a fait en grande partie perdre à l’homme cette possibilité de percevoir
les émotions de ses semblables.
Il décrit des animaux capables de coopération, d’entraide
voire d’empathie, des animaux qui se contentent d’assouvir leur faim, de
consommer ce dont ils ont besoin sans excès, des animaux qui ne jugent pas sur
l’apparence, le comportement, qui ne font pas de discrimination.
Il précise que
les animaux « ne sont pas des saints, la nature est souvent cruelle et il
démontre que certaines espèces sont capables de se livrer des guerres à l’instar
des chimpanzés, et énumère des cas de violence dans le monde animal, tout en
soulignant que ces violences ne font aucunement l’objet de jugement : le
lion pourchasse l’antilope, et s’en nourrit parfois avant qu’elle soit morte,
ce n’est ni bien, ni mal, c’est la nature.
Il décline ensuite les inventions humaines liés à l’observation
des animaux, en aviation, en architecture, en mécanique, et dans des détails de
la vie de tous les jours où des inventions dignes du concours Lépine ont vu le jour
parce que des êtres vivants possédaient certaines qualités propres à faciliter
notre quotidien, voire remédier aux effets désastreux de certaines catastrophes
écologiques.
Il termine son ouvrage par des questions métaphysiques pour lesquelles il
possède des réponses, ou pas, réponses basées sur l’observation de rites et de
pratiques chez certaines espèces.
Il n'omet pas de mentionner sa pratique professionnelle qui atteste d'un amour, d'un compréhension et d'un grand respect des animaux.
J’ai eu la chance d’assister à un échange avec l’auteur de
cet ouvrage passionnant et je ne le regrette pas car cette personne, ô combien altruiste,
est d’une grande sincérité et communique volontiers sa joie de vivre et son
expérience.
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