Amour et Psyché
Il était une fois, dans un lointain pays, un roi et une reine
qui avaient trois filles, toutes trois fort belles… ainsi commence ce
magnifique conte que l’on ne doit pas aux frères Grimm où à Charles Perrault
mais à Apulée né en 125 de notre ère, sous le règne de l'Empereur Hadrien. Il apparaît dans l’œuvre de l’auteur intitulée
« les métamorphoses » écrite au cours du deuxième siècle.
Je lis dans
wikipédia, que l’origine du conte écrit se situe au XVIème siècle ? Apulée
semble en avoir écrit les bases et d’autres récits, nés de la tradition orale
ont certainement vu le jour antérieurement. On retrouve dans cette histoire magnifique,
tous les aspect du conte tel que nous le connaissons aujourd’hui : une
situation initiale : une jeune fille que l’on vient admirer et vénérer, une
rupture : la jalousie de la déesse Vénus, (se demander si l’histoire de
Blanche neige n’y prend pas sa source), la jalousie des sœurs de psyché qui
précipiteront son malheur, d’autant plus qu’elle cède et brave les interdits, une
errance et des épreuves puis un nouvel
équilibre qui se crée, généré par les
épreuves menées à bien, une situation finale heureuse d’où le héros sort
grandi.
On n’oubliera pas les être qui viennent aider le héros dans
ses épreuves, dans le récit, psyché se voit confier des travaux irréalisables
pour une mortelle, elle est aidée et conseillée par des animaux, des éléments
naturels ou matériels et mène ces travaux à leur terme.
Ces adjuvants sont partie
intégrante de l’environnement et comme tous les éléments, ils sont de nature
divine ou travaillant avec les Dieux de l’olympe, on peut même affirmer que
tout ce qui existe à l’état d’idée, de chose, d’être vivant est baigné dans la
divinité : depuis la Terre elle-même, jusqu’aux sentiments inspirés aux
mortels : fortune : qui distribue la misère ou la prospérité est
annoncée par Eros, Sobriété est l’ennemie jurée de Vénus , inquiétude et
tristesse sont les servantes qu’elle appelle à son service pour le malheur de
Psyché.
Le message délivré dans ce conte par Apulée n’est pas
difficile à cerner : ne pas se montrer curieux, ni désobéissant, ni jaloux
sous peine de se tracer un destin peu enviable, on comprendra également que la
notion de destin y est implicitement
mise en question : nos actions ouvrent des porte de ce qui sera la
destinée que nous nous forgeons.
Les Dieux ne revêtent un aspect divin que parce que l’on
sent la nature à leur service et qu’ils disposent de l’autorité et des richesses les plus pures : le char de
Vénus lui fut offert par Vulcain le Dieu orfèvre, il est tiré par des colombes
éblouissantes de blancheur, il est suivi par un cortège formé par tous les
oiseaux du ciel et les nuages s’écartent
pour le laisser passer...Voici donc une grande différence entre les Dieux et les mortels, par
ailleurs, ils vivent et réagissent comme des humains : il rient, se
mettent en colère, sont jaloux, intriguent au sein de l’Olympe, tombent
amoureux.
Je me suis sentie bercée par ce conte si bien écrit (voir
citation) par Apulée dont l’histoire raconte qu’il fut formé par un « litterator »,
puis un « grammaticus » pour terminer cette éducation entre les mains
d’un »rhetor qui lui enseigna l’art de manipuler les mots.
Un récit à lire
et à relire afin de se délecter du texte qui nous fut généreusement offert par Harmonie,
Beauté et Douceur !
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