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samedi 23 août 2025

 Le silence de la ville blanche













Eva García Sáenz de Urturi

Ed Fleuve noir, 10/09/2020, 560 pages


Je viens de faire une magnifique découverte, et pour ma plus grande joie, je m’aperçois qu’il s’agit du premier tome d’une trilogie ! En fait il y a quatre tomes, de quoi agrémenter les longues soirées d’hiver, quel bonheur !

J’étais à la recherche d’un roman écrit par un écrivain hispanophone ou lusophone pour le challenge multi-défis, et je tombe par hasard sur ce thriller, mon genre préféré donc.

Si le héros, un inspecteur de police qui, s’il apparaît taciturne, a de sérieuses raisons pour cela : il est en fait dans le coma et annonce que les médecins ont décidé de le débrancher. Il s’agit là d’une infaillible façon de capturer le lecteur en éveillant sa curiosité. Et de son lit, il raconte l’affaire :

Un psychopathe enlève les jeunes gens par deux, les tue (je vous laisse découvrir le modus operandi, les expose dans un lieu historique de la ville de Vitoria-Gasteiz en commençant par un lieu datant du moyen-âge et en progressant à chaque crime, dans la chronologie par le choix du lieu. Ce n’est pas tout, il progresse de cinq ans en cinq ans, si des victimes ont quinze ans, les suivantes en auront vingt et ainsi de suite : Vitoria regorge de lieux historiques, impossible de prédire le lieu de la découverte suivante, de quoi semer la panique au poste de police et dans la population.

L’autrice ne se contente pas de raconter les faits, elle insinue entre les chapitres, une histoire de personnes datant des années 70, ajoute quelques indices qui seraient bien utiles aux enquêteurs.

On fait également connaissance du héros, l’inspecteur Unai Lopez de Ayala, dit le Kraken, entouré de sa meilleur amie Estibaliz, de son grand-père, sympathique personnage quasi centenaire. Un individu qui n’a pas froid aux yeux et dont j’ai adoré les répliques.

Ce roman ne m’a pas seulement captivée, il m’a aussi beaucoup émue, les crimes ne touchent pas uniquement les habitants lambda, il peut concerner des personnages devenus proches du lecteur. Les comportements des personnes ne m’ont pas laissé indifférentes, j’ai vraiment vécu ce roman comme si j’étais en plein cœur de l’histoire.

Ce livre est le fruit d’une documentation pointue, Eva García Sáenz de Urturi qui est entrée en contact avec les archéologues, des formateurs en profilage criminel, a étudié des cas réels, et affirme que ce roman est le plus autobiographique de la série, originaire de Vitoria, elle invite à la visite de cette belle et attirante ville, quelques-uns de ses personnages sont issus de ses souvenirs de jeunesse.

Je me suis également laissé bercer par la profusion de noms espagnols et Basques et de l’ambiance d’un pays que j’aime.

lundi 11 août 2025

 Dracula












Bram Stoker,

Ed Callidor, 18/10/2024, 576 pages


Après avoir vu le film de Luc Besson, inspiré de l’œuvre de Bram Stoker, j’ai eu envie de relire le roman, ma première lecture datant de trente ans. J’avais alors un excellent souvenir de cette lecture.

Heureux Hasard, on m’avait fait pour Noël, ce beau cadeau : Dracula illustré, roman intégral avec lettres manuscrites, coupures de presse, et autres documents dactylographiés. Un livre magnifique !

Si j’ai apprécié cette relecture, surtout au début, je dois avouer que je ressors mitigée de la seconde lecture, non pour une question de qualité du roman, j’ai un profond respect pour le travail de Bram Stoker, mais parce que j’ai trouvé que ce récit avait beaucoup vieilli.

Je vais donc distinguer ce que j’ai aimé : le contenu, et ce qui m’a moins plu :  le style, les pratiques scientifiques balbutiantes qui laissent perplexes, qui passaient à l’époque et ne sont pas recevables aujourd’hui et qui donnent à ce roman un aspect vieilli.

Concernant le contenu, même si aujourd’hui l’horreur n’a plus de limite, elle semblait savamment dosée en 1897, suffisamment pour impressionner le lectorat de l’époque, rappelons que l’affaire Jack l’éventreur hantait encore les esprits, et un monstre sanguinaire tel que le conte de Dracula avait son effet. Il faut dire que le suspens est de mise et la pression étudiée pour monter progressivement, l’auteur se montrant très généreux en allusions dès le début, sans jamais écrire le mot « vampire » auquel il préfère le terme de « non-mort »(Nosferatu). Les protagonistes sont placés face à une maladie inconnue, montrent une certaine naïveté en décrivant certains symptômes, ce qui peut faire sourire le lecteur tout en l’effrayant, car il sait, lui, de quoi il retourne, c’est ce qui m’a captivée en début de roman.

Concernant le contenu également, il faut reconnaître que Dracula est une référence : les signes de reconnaissance du vampire n’ont pas changé, et je pense qu’il est judicieux de lire ce roman si l’on veut asseoir ses connaissances à ce sujet.

Le style m’a quelque peu ennuyée, à tel point que je me suis demandé comment, alors que j’étais beaucoup plus jeune, j’ai pu poursuivre cette lecture riche de dialogues s’étalant sur la vie, le bien, le mal, la société, les considérations philosophiques, les éternelles congratulations des héros qui n’en finissent pas de se féliciter, d’être en admiration les uns pour les autres, en partie pour justifier la volonté de tuer le monstre venu perturber ce monde de bisounours, et par politesse. Il est vrai que le docteur Van Helsing mérite le respect car il est celui sans lequel aucune action n’aurait été entreprise, personnage dévoué à la cause de ses amis.

 

Quelques scènes par ailleurs, m’ont surprise parce que je les ai accueillies avec mon regard du XXIème siècle : les épisodes de transfusion font donc sourire, la notion de groupe sanguin n’est pas connue et au regard du nombre de transfusions reçues de quatre personnes au même receveur, il n’est logiquement pas possible d’assurer sa survie, ça passe en 1897, pas aujourd’hui. On assiste également, dans la deuxième moitié du récit, à une intervention avec trépanation, sur un homme aux blessures multiples, sans mesures d’hygiène sans bloc dans sa cellule, peut être suis-je pointilleuse, mais cela peut paraître énorme si on sort du contexte de l’Angleterre victorienne.

J’ai beaucoup apprécié la montée du suspens, le décalage entre les intentions de Helsing et de ses assistants et les faits réels, la poursuite du vampire jusqu’à l’assaut final.

Ce roman restera pour moi et beaucoup de lecteurs, une œuvre majeure, un incontournable.

jeudi 7 août 2025

 Everglades













R.J Ellory

Ed Sonatines, 10/04/2025, 456 pages



Garret Nelson, shérif adjoint dans un conté en Floride, est grièvement blessé au cours d’une intervention et se retrouve sans emploi, son handicap l’empêchant désormais d’exercer son métier. Mais le destin œuvre pour lui : il accepte un poste à la prison de Southern State, établissement construit dans un milieu hostile, un travail bien difficile sans un minimum de vocation.

Et l’auteur présente comme souvent, un personnage qui cherche sa personnalité, qui se pose de grandes questions quant à son ressenti, sur la vie en général, sa vie, sa solitude, ses parents, et sur les événements qui surviennent, qui peuvent heurter sa sensibilité (de même que celle de la lectrice que je suis).

Dès le début du roman, alors qu’il arrive pour prendre son poste, on se demandera comment il résistera entre prisonniers et gardiens sans états d’âmes capables d’assister à une exécution à la chaise électrique sans émotion parce qu’endurcis par leurs années de pratique.

Je suis entrée dans ce roman, parce que R.J Ellory, c’est une valeur sûre, je sais que j’y apprendrai beaucoup, je sais également qu’il y aura des scènes violentes et qui mettent mal à l’aise,  mais tant pis, j’apprécie vraiment cet auteur. 

Le sujet dominant le roman, est bel et bien la peine de mort. L’auteur nous invite à réfléchir à ce sujet : le pire crime la justifie-t-il ? Pour certains des crimes cités dans le livre, on a envie de dire « oui » tout en se demandant si cette peine de mort toujours pratiquée aux Etats Unis résout le problème de la criminalité, et si la justice est en droit de priver un individu de vie. Et puis ces personnes ont des familles, pitié pour elles. Un point reste à mettre en évidence également, parce que les prisons américaines ont de nouveau recours à la chaise électrique, ce procédé barbare, faute d’approvisionnement en produits nécessaires à l’injection létale. Ce roman nous plonge dans cet univers et montre ce que peuvent ressentir les condamnés qui croupissent dans le couloir de la mort.

Garret Nelson essaiera d’ajouter un peu d’humanité et de communiquer avec certains détenus, et l’on sent que sa présence à Everglades sera le point de départ d’un long cheminement.

Par ailleurs, entre action, enquête, étude du milieu carcéral, il y a tout ce qu’il faut pour capter l’attention du lecteur : l’action monte progressivement, des événements se succèdent, on retrouve cette alternance de chapitres qui entretiennent le suspense, il ne manque rien. Il nous tient en haleine jusqu’à la dernière page !

Cet auteur anglais a expliqué à une connaissance qu’il vend surtout en France, qu’il a des difficultés à se faire éditer aux Etats-Unis qu’il semble connaître parfaitement, de même qu’au Royaume Uni qui, paraît-il, ne souhaite pas éditer des policiers qui se passent au Etats-Unis. Réservons-lui donc cet accueil qu’il mérite amplement. Je n’ai jamais été déçu en lisant ses romans.

mardi 5 août 2025

 La Route (Bande dessinée)














Manu Larcenet, 

Ed Dargaud, 29/03/2024,160 pages


Après la route, roman que j’ai beaucoup aimé, la bande dessinée qui s’ouvre sur d’énormes nuages de cendre. Pas de doute, on entre bien dans l’univers de Cormac McCarthy.

Cette BD m’a captée, piégée et fascinée : captée parce que pas moyen de la refermer, piégée parce que je me suis, comme pour le roman, attachée à ces deux personnages quasi seuls au monde, et parce que je voulais m’assurer que le récit était fidèle au travail de l’auteur du roman, et fascinée parce que je n’ai pu m’empêcher d’essayer de me mettre à la place de ces survivants.

Bien qu’admirant l’écriture, les dialogues, le rendu des émotions, grande fut mon inquiétude à la lecture du roman, mais les images, je me les créais, et pour garder le moral, je les rendais fugace, c’est ce qui me permet de lire les thrillers les plus effrayants. Plus grande devient mon inquiétude en parcourant la BD, car je réalise vraiment l’horreur de la situation : ce roman transpire et communique la peur, la peur de mourir de faim, la peur des rencontres incertaines, des morts, de la violence. On peut se rassurer en se disant qu’il s’agit d’une fiction, mais dans ce post apocalyptique, on n’a affaire qu’à des hommes, pas de hordes de zombies, pas de mutants, rien de tout cela, seulement des hommes, comme nous, qui vivaient sur notre bonne vieille Terre, alors il est logique de s’imaginer que l’humanité pourrait subir un tel sort. C’est ce qui fait de ce livre une découverte effroyable.

Cette bande dessinée est extraordinaire par le rendu de ses images, la noirceur qu’elle véhicule. On me l’a prêtée et j’ai choisi de lire le roman avant, je ne le regrette pas, car j’aurais eu des difficultés à comprendre certaines scènes dans lesquelles les personnages sont noyés dans la cendre et où l’action est difficile à analyser. Par ailleurs, je pensais que cela se lirait rapidement car les dialogues sont succincts, ce que l’on peut comprendre quand on est dans une situation de survie, mais il est important de bien analyser chaque vignette de cette bande dessinée si fidèle au roman.

A présent il me reste le film, j’ai peur mais je le regarderai…

dimanche 3 août 2025

 Un été chez Jida










Lolita Sene,

Ed du Cherche midi, 11/01/2024, 176 pages


La romancière nous invite dans une famille, une famille Kabyle arrivée des montagnes d’Algérie, et qui s’est installée en France  après la guerre. On y fait connaissance de Jida, la grand-mère, pilier de la famille, maîtresse dans sa maison, mère nourricière, autorité incontestable.

L’héroïne, Esther passe l’été chez Jida. Parmi les membres de cette grande famille, l’oncle Ziri, fils préféré de Jida, se livre à des rapports incestueux avec Esther alors âgée de 9 ans. Jida le sait, mais protège son fils. C’est lorsque la cousine d’Esther se plaint que la situation s’envenime, que l’ambiance familiale déjà fissurée par des faits antérieurs liés aux mariages forcés et à l’éducation des filles, semble imploser.

Et Esther tente de construire sa vie, chemine sans aide et finit par porter plainte à son tour, se confiant à des personnes qui minimisent les viols subis par la jeune femme qui se révolte en refusant la culture kabyle.

Si la moitié du récit met en avant l’inceste subit par les filles de la famille, certains passages insistent sur l’éducation inhumaine des filles, les châtiments du père, les mariages forcés avec des hommes qui reproduisent ces châtiments avec leurs filles. Il s’agit donc également de la dénonciation de violences faites aux femmes et de l’éducation qui leur est réservée. L’autrice raconte également la jeunesse de Jida, son mariage, sa vie de femme jusqu’à ce qu’elle rejoigne son mari à Marseille à la suite de la guerre.

Esther aux souvenirs hésitants et dilués est heureusement secondée dans ce roman choral, pas Camille, sa cousine, Leila, sa mère qui culpabilise, par Jida dans son témoignage qui aide à comprendre la situation de ces femmes soumises à la loi des hommes, à la loi du silence que l’on ne peut excuser mais dont on comprend l’origine.

La romancière exprime avec beaucoup de justesse, ce que peut ressentir une femme victime d’inceste tout au long de sa vie, combien elle a besoin pour penser ses blessures, de la compréhension et de l’appui de son entourage et de la justice.

Un sujet grave abordé avec beaucoup de délicatesse, un très beau premier roman.

jeudi 31 juillet 2025

 

Malu à contre-vent












Clarence Angles Sabin

Ed Le nouvel Attila, 22/08/2025, 192 pages


Un roman que l’on ne peut pas, à mon sens, le qualifier de roman du terroir, trop peu d’éléments culturels, trop peu de tradition, trop peu d’acteurs pour mettre en avant les coutumes d’une région. L’autrice nous offre plutôt une succession de scènes de la vie d’une famille d’agriculteurs, famille incomplète avec un père, une grand-mère, une mère omniprésente qui se manifeste en coulisse à travers le mal-être de Malu.

Malu est une adolescente, et, fait surprenant, on ne perçoit de cette adolescence que la transgression : Malu enterre les agneaux morts sur une colline à l’insu de son père, constituant un véritable cimetière.  Malu, dévouée à sa famille possède un certain esprit rebelle : sa seule contestation, c’est le souhait qu’elle manifeste de ne pas aller au collège, elle qui ne semble avoir aucun lien particulier avec ses pairs, sa priorité étant sa famille : la grand-mère qui l’a élevée et son père qu’elle aide activement à la ferme.

Clarence Angles Sabin introduit ses lecteurs dans le milieu agricole : dureté des travaux, travail épuisant soumis aux aléas de la météo, difficultés de l’élevage, rentrées d’argent souvent insuffisantes.

J’en suis arrivée à me demander si une quelconque action allait venir briser la monotonie des descriptions dans ce milieux où l’on croise très peu de monde, où les journées sont ponctuées par la vie de l’exploitation exposée aux vents, au froid de l’hiver, à la sécheresse d’été.

Mais la deuxième moitié du roman est plus riche en événement : La grand-mère vieillit, et Malu redouble d’effort pour entretenir la santé de l’Aïeule…

De ce récit, j’ai aimé les belles descriptions de paysages, la quasi personnification des collines chère à la grand-mère et à l’enfant, l’écriture ciselée qui rend le livre si agréable à parcourir. J’ai moins aimé le côté morbide du récit : partout rôde la mort, si bien que chaque événement qui survient laisse imaginer que la faucheuse se dissimule, prête à survenir à la moindre occasion.

La fin m’a laissée amère car elle heurte ma sensibilité et me laisse un sentiment désagréable, réaction qui m’est personnelle, ce qui ne signifie pas vous, lecteur, vous la vivrez de la même façon.

J’ai tout de même découvert un très beau premier roman.

vendredi 25 juillet 2025

 Ceux qu’on aime













Victoria Hislop,

Livre de poche, 30/09/2020, 192 pages


Je me suis une fois de plus fait plaisir en lisant un roman de Victoria Hislop, merveilleuse écrivaine qui sait si bien conter et qui permet de mettre en mémoire des pans d’histoire que l’on ne mémoriserait pas si bien s’ils n’étaient pas inclus dans un roman où évoluent des personnages attachants, haineux, conciliants, qui permettent de découvrir toutes les facettes d’un événement.

C’est le troisième roman que je lis de cette autrice et je retrouve une trame identique : un personnage se retrouve en contact d’un ou plusieurs autres qui expriment leur intérêt pour le passé, et la narration commence : ce premier personnage se fait le témoin d’une époque et livre son parcours jusqu’alors inconnu de l’interlocuteur.

C’est ainsi que j’ai découvert que la Grèce avait une histoire mouvementée aux gouvernements instables voire inexistants puisque durant la seconde guerre mondiale, le gouvernement se réfugie en Crète. Et la Grèce sera le théâtre de violences, de tension entres royalistes sympathisant avec les nazis et communistes, reproduction à plus petite échelle de ce qui se passa dans le reste du monde. Après l’occupation, la famine, la soumission aux Allemands, la guerre civile et l’engagement des communistes dans les milices organisées à l’extérieur du pays, la guérilla, la déportation dans les îles, le putsch qui met une junte au pouvoir durant sept ans. Nos personnages seront malmenés à l’extrême dans ce tourbillon de folie meurtrière.

Ces événements, c’est Thémis qui les raconte, Thémis est la benjamine d’une famille perturbée par des soucis matériels, une mère instable, un père absent, une discorde entre les aînés et les plus jeunes. On y fera connaissance d’une aïeule dévouée qui saura apaiser les tensions. Tous prendront des chemins différents tous plus cahoteux les uns que les autres.

Le parcours de Thémis peut se montrer surprenant, elle n’est que courage, volonté et acharnement. On ne peut que s’attacher à cette jeune femme douce qui saura faire preuve d’une persévérance extrême. Cela surprend si l’on en juge par le comportement de cette grand-mère tranquille et sans histoire dont on fait la connaissance au début du récit.

Ce roman m’a vraiment captivée, j’y ai beaucoup appris sur la Grèce, pays que j’aime particulièrement et sur son histoire. J’ai aimé retrouver des lieux où je suis passée lors de mon voyage en Grèce l’année dernière.

 

dimanche 13 juillet 2025

 

Le tube de coolidge












Sonia Hanihina

Ed JC Lattès, 21/08/2024, 270 pages


Yacine est beau, Yacine a un succès énorme auprès de la gent féminine, et c’est Jeanne qu’il choisira pour devenir son épouse. Le couple s’installe, l’avenir est prometteur : elle est laborantine, il sera médecin. Tout est pour le mieux, du moins le pense-t-on.

Mais cet embryon d’amour semble bien s’affaiblir rapidement, et mourir avant d’avoir vécu : on l’apprend par Mona, première fille née de cette union, qui découvre des enveloppes contenant des radiographies, des clichés attestant les violences subies par Jeanne.

On découvrira les travers de Yacine à travers le récit que Mona fait de son enfance, un homme violent et bien plus encore, un homme qui mène le lecteur de surprise en surprise, un monstre de malhonnêteté inspirant le dégoût, appelant à une compassion sans limite pour Jeanne, la victime qui comme beaucoup de femmes subissant des violences, ne semble pas songer à quitter cet individu, par peur, par manque de moyens, pas espoir de voir la situation s’améliorer.

Mona racontant son enfance perturbée et ses peurs, effectue un véritable travail de psychanalyse qui lui permettra de s’en sortir tout en conservant ses fragilités, reniant pendant un temps, ses origines et son nom pour laisser opérer la résilience et se faire faire un tatouage Tunisien, celui qui est dessiné sur la couverture du livre. On y verra également les idées parfois contradictoires des adolescents et des jeunes adultes qui se construisent.

Je regrette que certains passages soient trop peu explicites, j’ai dû relire plusieurs fois certaines pages, ne comprenant pas ce que la jeune femme voulait exprimer. L’alternance des chapitres ou Mona raconte et d’autres chapitres étalant les résultats d’examens, permet tout de même de briser la monotonie du récit, toutefois, j’aurais aimé que ces passages montrent les conséquences de ces résultats, plus de réaction de la part de Jeanne, plus de ressenti que celui d’une femme qui subit et qui protège tant bien que mal ses enfants. En fait, les résultats semblent ne pas coïncider avec le reste de la narration, un décès, une grossesse, mais pas une suite qui contredit l’exposé des médecins.

Par ailleurs, des modifications intervenant dans la narration : on passe du « tu » qui s’adresse au père, à un « il », que l’on ne comprend pas et obligent à retourner quelques pages avant pour tenter de faire un lien entre les paragraphes. Il s’agit là d’un style d’écriture, pas celui que je préfère.

Si ce roman aura dans mon souvenir, le goût amer laissé par le problème des violences faites aux femmes, il me laisse une impression de lecture laborieuse, particulièrement à la fin.

jeudi 10 juillet 2025

 

La route


La Route



Cormac Mc Carthy

Ed Olivier, 4/03/2008, 256 pages

Ed Points, 3/04/2023, 256 pages.


J’estimais que 1984 de Georges Orwell était le roman le plus marquant de toutes mes lectures. Mais je n’avais pas lu la route. Deux romans à présent me laissent un goût amer, et en même temps, je dois dire que j’ai apprécié d’être happée de la sorte.

La route, je l’ai faite avec nos deux héros : l’homme et le petit garçon. Ce roman peut paraître fade et sans vraiment de relief puisqu’il ne reste sur la Terre, que de la poussière, des détritus, et la mort qui rôde partout, contrariée parfois par quelque horde d’individus errant et tentant de suivre une destinée avortée.

Mais l’impression de fadeur s’efface face à l’ampleur des dégâts : sur une Terre devenue inhospitalière, deux individus fouillent les décombres, il n’y a plus de lumière, plus d’espoir de retrouver le Monde d’autrefois, et les questions surviennent : les deux êtres ne sont plus personne, l’absence de nom n’est pas un hasard, les conversations sont réduites au minimum : qu’y a -t-il à dire  si ce n’est exprimer une peur viscérale de rencontrer des malfaisants, de mourir de faim, de rassurer en vain l’enfant, plus aucun projet si ce n’est un vague espoir en allant vers la mer, de retrouver un peu de vie.

Une étrange impression m’est venue à l’esprit en lisant le récit : je me suis placée en témoin de cette situation désespérée, compatissant et marchant aux côtés de l’homme et de l’enfant, et en même temps j’étais eux : j’étais l’homme qui luttait pour la survie de deux êtres seuls au monde, j’étais l’enfant qui n’avait plus que ce père, l’enfant qui ne connaîtrait pas ses pairs, l’enfants avec son esprit d’enfant et la sensibilité qui qui faisait ployer l’adulte en l’amenant à aider autrui.

Que de dureté ! Un enfant à qui on apprend à manier une arme, qui doit apprendre à se priver, à contrôler ses peurs, un enfant qui n’a pas envie de jouer parce que comme les survivants, il doit se protéger.

 

Un roman vraiment très angoissant. J’ai accompagné les personnages tout en me demandant durant la première moitié du livre, ce qui avait bien pu se passer sur Terre et comment les hommes en étaient arrivés  là. Mais je me suis dit que finalement, peu importe, car l’objectif de l’auteur n’était pas de montrer comment les hommes se sont détruits, mais de mettre en évidence les réactions d’individus dans ces conditions extrêmes : plus question de regret, le passé ressurgit brièvement, mais l’instinct de survie reprend sans cesse le dessus, Dieu est mort et plus aucune loi ne vient protéger l’individu. C’est vraiment glaçant, d’autant plus glaçant que par rapport à d’autres post apocalyptiques mettant en avant des hommes transformés par je ne sais quelle manipulation génétique, ou des sectes d’individus effrayants, ce roman, bien que fiction, pourrait parfaitement concerner l’humanité tout entière. C’est sans doute ce qui constitue un vrai sujet d’angoisse.

Je ne vais pas m’arrêter là cependant : il me reste la BD que l’on m’a prêtée, en l’ouvrant je me suis dit qu’il valait mieux lire d’abord le roman, puis le film (peur !).

Donc si on est angoissé de nature, il vaut mieux éviter un tel roman. Je ne regrette toutefois pas d’avoir lu ce classique.

 

mardi 8 juillet 2025

 

Culture polar 












Magdalena Auvinet

Ed Marabout, 7/05/2025, 72 pages.


J’ai testé pour vous, amateurs de polars, ce que Babelio m’a envoyé : un cahier de vacances ! Horreur ! Me direz-vous ? Pas vraiment, car ce recueil n’est que plaisir, recherche (un petit peu quand même !) et divertissement.

Après une brève introduction qui reprécise les différences entre romans policiers, thrillers et les autres polars de type cosy mystery, le roman noir,  le polar historique, l’autrice nous invite à tester nos connaissances : anagramme à observer pour trouver des titres de romans connus, mots mêlés, quiz, questions de culture, mots croisés, logigrilles dans lesquelles apparaissent des dessins,  logigramme avec tableaux à entrées multiples, rébus, messages codés, sudokus avec des cases colorées qui permettent de reconstituer des livres ou des auteurs, des devinettes, tout un méli-mélo de jeux variés qui rendent la monotonie impossible.

J’ai l’impression quand je prends mon livret, de papillonner de jeu en jeu, un vrai plaisir, bien que la concentration soit de mise. Toutefois en guise d’intermède ou de récréation, des encarts intitulés « Le saviez-vous » viennent apporter de l’eau au moulin des lecteurs de polar.

Quelques remarques cependant : les questions culture, ben on sait ou on ne sait pas, c’est comme ça ! Les mots croisés : intéressant lorsqu’on connaît les réponses, car six mots, noms d’auteurs ou livres se croisent par deux, et pour la plupart des mots, une seule lettre comme indice pour trouver la réponse, c’est peu ! Le premier logigramme m’a fait peur : les réponses étaient quasiment dictées, il n’y avait plus qu’à les porter dans le tableau. Pas d’effort à faire, pas drôle ! Par la suite, les autres logigrammes sont de vrais logigrammes bien complexes.

Personnellement, j’aime les logigrammes et les messages codés mais d’autres se régaleront car avec une telle variété de jeux, chacun trouve son bonheur.

J’avais hésité à me porter candidate pour cette masse critique exceptionnelle parce que l’année dernière, j’avais acheté le cahier de vacance de Franck Thilliez qui m’a posé problème : je ne comprenais pas les questions, il m’était donc difficile de répondre. Je me suis décidée pour ce cahier « Culture Polar », je ne le regrette pas !

Je remercie Babelio et masse critique pour ce partenariat.

lundi 7 juillet 2025

 

L’oiseau bleu d’Erzeroum




 








Ian Manook

Ed Albin Michel, 7/04/2021, 544 pages

Ed livre de poche, 24/08/2022, 640 pages


Le génocide des arméniens, j’en avais entendu parler comme beaucoup, sans forcément creuser la question. C’est grâce au challenge Solidaire que j’ai pu me documenter sur ce massacre. Ian Manook nous offre un roman puissant, qui, une fois de plus, amène à se poser des questions sur l’homme capable des pires actions envers ses pairs.

L’auteur s’est inspiré de la vie d’Araxie, sa grand-mère et d’Haïgaz Manoukian, son grand-père, tout deux immigrés en France en 1920.

L’histoire commence par une terrible attaque du foyer ou vit la jeune Araxie, avec sa sœur et sa mère, alors que le père est parti au combat. Désormais orphelines, Haïganouch devenue aveugle, elles seront confrontées aux pénibles épreuves liées à la volonté de génocide des Turcs, éradication des arméniens qui « gênent », ils sont très nombreux et les gouvernements ont peur du soulèvement de certaines minorités qui souhaitent s’émanciper. On décide en haut lieu de rassembler les groupes et de les conduire vers le désert pour les laisser mourir après leur avoir volé tous leurs biens.

C’est dans ce contexte que les deux sœurs seront acheminées vers une mort certaine, qu’elles verront périr le peu de famille qui leur reste, feront des rencontres de belles personnes et de tortionnaires qui les poursuivront tout au long du récit. Leur vie semble alors être une longue route de souffrance vers la mort promise, puis vers l’esclavage et les orphelinats. Araxie sera séparée de sa petite sœur, vendue à un derviche. Son histoire fait l’objet d’un deuxième tome :  le chant d’Haïganouch.

Deux personnages retiennent l’attention : Haïgaz et son frère, devenus fedaïs, ces enfants ont rejoint la milice arménienne et sont devenus des guerriers tueurs, ils peuvent paraître très rudes, mais peuvent surprendre tant ils sont intelligents et sensibles. On comprendra qu’ils sont devenus guerrier par obligation pour sauver leur vie. On suivra également leur route.

Du dégoût, c’est tout ce que m’ont inspiré les instigateurs de ce génocide que l’on peut comparer aux crimes perpétrés par Hitler quelques années plus tard, on apprendra d’ailleurs, qu’Hitler, ancien soldat de 14-18, s’est entouré de militaires allemands et turcs qui ont œuvré pour organiser l’éradication des arméniens.

Ce roman d’une violence inouïe mais nécessaire pour comprendre le passé d’une population à qui on a infligé toutes les souffrances possibles. On observe comment des humains ont été transformés en bétail. Mais si l’auteur a su mettre en évidence des individus inhumains, il ponctue son roman avec les allées et venues et les actions de bienfaiteurs qui n’ont pas hésité à risquer leur vie pour sauver des enfants, les faire sortir de Turquie, organiser des réseaux d’aide. C’est apaisant.

Je comprends à présent la présence d’Arméniens sur le sol français, migrants arrivés par bateau, venus se réfugier et trouver du travail.

J’ai beaucoup appris en lisant ce roman, la lecture m’a parue parfois difficile parce qu’on y croise un grand nombre de personnages, que parfois, on ne se souvient plus de certains qui réapparaissent dans un contexte différent, dans un autre pays, ou parce qu’ils apparaissent très secondaires au début et s’exprime dans le dernier tiers du livre.

Un excellent roman qui semble très bien documenté et que je conseille à qui veut se pencher sur le génocide des Arménien.

dimanche 6 juillet 2025

 

Bientôt les vivants












Amina Damerdji

Ed Gallimard (4/01/2024,) 288 pages,  

Ed Folio (12/06/2025)  320 pages.


Voici un excellent roman qui vient compléter la lecture du prix Goncourt traitant de la question de la décennie noire algérienne, Houris.  Roman beaucoup plus accessible et linéaire qui retrace la vie d’une famille durant cette terrible guerre civile.

Le début peut paraître confus, en raison de la présence d’un certain nombre de personnages qui m’ont obligée à dresser un petit arbre généalogique afin de situer chaque membre de cette famille étendue vivant de part et d’autre d’Alger, avec, dans la famille que je qualifierais de « noyau » et siège de l’histoire, les membres de trois générations.

 

Le roman est introduit par le tristement célèbre massacre de 1997 à Alger, celui qu’aujourd’hui on ne tait plus, le massacre de Bentalha au cours duquel ni les femmes, ni les enfants ne furent épargnés. Puis l’on est plongé dans le passé, en 1988 alors que l’Algérie vivait une période d’émeutes orchestrées par les imams dans le but de protester contre la répression, alors que le Front Islamique du Salut ne s’exprime pas encore, mais gagne progressivement du terrain jusqu’en 1992 lorsque ce parti remporte les élections.

On plongera dans l’horreur des massacres. Prise dans cette tourmente, Mima l’aïeule, ses enfants, Hicham et Brahim, les frères ennemis dont l’antagonisme est exacerbé par la guerre,  ses deux petites filles, Selma et Maya n’auront d’autre choix que de vivre à Alger devenue le théâtre de violences inouïes.

L’autrice nous introduit au sein de cette famille et décrit un groupe humain que la guerre civile divise, Hicham se radicalisant, Brahim le père de Selma empruntant un chemin opposé, la grand-mère tentant de protéger ce fils traumatisé dans sa jeunesse, les deux petites filles montrant combien il est difficile de se construire quand on est adolescente dans ce contexte.

Bouffée d’air pur éphémère, Selma, passionnée de cheval, se rend régulièrement à Sidi Youssef, pour y pratiquer l’équitation. Toutefois cet intermède met en avant un personnage qui puise dans le présent son devenir dans un futur proche. De même que la vie du centre équestre prend une valeur symbolique à travers la description de Sheïtane le cheval, l’indomptable qui préfigure le déploiement de haine futur, le nom du cheval signifie « Satan » ce n’est pas un hasard.

Et Selma est partagée, entre violence et pacifisme, entre amour et haine, et sa cousine, Maya est une jeune fille instable qui transgresse, brave le danger, se façonnant un tempérament qui n’est pas le sien.

Quelques descriptions dans le roman seront à éviter par les personnes sensibles, et révèlent les ressources infinies que possèdent certains hommes dans l’art de la torture, l’art de la terreur qui consiste à faire des cadavres, des exemples pour les vivants.

Ce roman, quoique parfois difficile à supporter en raison de la violence, de la terreur imposée par les FIS, n’est sans doute pas le dernier concernant cette période noire de l’Algérie. La loi n’obligeant plus à gommer ce lourd passé, d’autres paraîtront. Puissent ces romans constituer un hommage aux victimes.

lundi 16 juin 2025

 Un matin de septembre












Jérome Pigney

Ed des rond dans l'O, 29/08/2013, 116 pages.



Je n’ai pu apprécier cette bande dessinée qui m’a demandé trop d’efforts de lecture et de longs moments à essayer de reconnaître les personnages, le dessin manquant parfois de précision.

Je n’ai pas compris, dès le début, le rapport entre le professeur de sculpture et ses grands principes, Alexandre, le personnage principal et la suite de l’histoire. L’auteur a sans doute souhaité introduire son personnage de cette façon. Puis on apprend que notre héros doit récupérer un sac de cassettes, information qui émane d’un quidam non présenté, qui arrive de nulle part, et il en est ainsi pour nombre de personnages, de situations, de chapitre en chapitre, il faut à nouveau se creuser pour trouver l’information qui permettra de poursuivre cette histoire décousue. A titre d’exemple, Alexandre et un ami de Paul évoquent un accident qu’aurait eu Paul, information émanant sans doute des cassettes, on ne comprend donc pas de quel accident il s’agit, l’information arrive bien après dans le récit, le lecteur n’étant absolument informé du contenu des cassette que par bribes.

Je crois comprendre qu’Alexandre écoute le témoignage de Paul, dernier compagnon de sa défunte mère, et il ignore tout des circonstances du décès de celle-ci. Il se lance à la recherche des personnes capables de lui raconter l’histoire, quelle histoire, je ne saisis pas vraiment, l’histoire de Paul ? Celle de sa propre mère ? Je crois que je vais arrêter là cette chronique car je m’y perds.

J’ai poursuivi jusqu’à la fin, espérant comprendre, mais rien à faire. J’ai mis un certain temps à parvenir à la fin après maints retours en arrière pour essayer d’y voir plus clair, relisant les cartouches pour vérifier que je n’avais rien manqué…

Histoire confuse et sans intérêt, sensée rappeler la tristement célèbre date du 11 septembre 2001, que l’auteur effleure sur trois pages en fin d’ouvrage pour analyser ensuite les conséquences sur ce personnage fantôme qui témoignera avec ses cassettes.

Je ne sais même pas si cette critique est vraiment limpide où si elle est le reflet de la bande dessinée.

Beaucoup d’énergie dépensée pour peu de satisfaction ! Je suis très déçue, le titre m’avait donné envie de me plonger dans cette histoire. Dommage !

mercredi 11 juin 2025

 Un éclat rouge











Clémentine Biano,

Ed Calman Lévy, 16/10/2024, 256 pages.


J’ai vraiment beaucoup apprécié ce beau roman bien qu’il raconte une histoire plutôt triste. L’histoire de Jeannot, le narrateur, qui, dès les premières pages avoue avoir tué son petit frère. On comprendra rapidement qu’il s’agit d’un accident mais les circonstances de cet accident, l’autrice les garde pour la fin.

La façon de raconter de Jeannot peut sembler humoristique au début, puis l’on comprendra que cet enfant de dix ans vit des moments terribles. Sa mère, convaincue de le protéger et évoquant les grosses difficultés que rencontrerait son fils si un tel secret était découvert, parvient à obtenir le silence du père, silence qui ne sera pas sans conséquences sur l’ambiance familiale. La famille essaie de vivre, mais les non-dits provoquent de lourdes tensions que l’enfant-narrateur ressent toujours plus fortes. On apprend que suite à cet accident, l’enfant est devenu muet et s’exprime en utilisant un carnet et une crayon.

Puis survient Charlotte, venue de Paris avec son père, psychiatre, lumière dans la nuit de Jeannot, distraction dans ce village des années 50 où il ne se passe rien, où tout événement anodin devient affaire d’Etat, où la méfiance est de mise puisque la mère raconte aux gendarmes que l’enfant a aperçu un individu qui rodait dans le secteur de la ferme où vit cette famille.

On ne peut que s’attacher à ce petit Jeannot plein de vie, d’imagination et de ressources, de persévérance, on le constatera dans la deuxième moitié du récit.

Ce roman est un coup de cœur pour moi, parce qu’il donne au lecteur, l’occasion de côtoyer un enfant dans le monde des adultes, avec sa façon de voir les choses, de se poser mille questions, de partager ses observations en toute innocence.

Ce roman invite à observer les comportements des adultes face à la lourde épreuve que constitue la perte d’un enfant. Certains auront un comportement révoltant qui n’épargnera pas notre héros.

Le suspense n’est pas absent, le roman évolue de façon très intéressante vers un bouquet final et une fin satisfaisante.

Je suis heureuse d’avoir fait, grâce aux 68 premières fois, cette belle découverte. C’est une lecture que je ne peux que conseiller.