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samedi 13 juillet 2024

 

Le gardien de Téhéran













Stéphanie Pérez,

Ed Plon, 6/09/2023, 240 pages


J’ai apprécié ce livre toutefois j’ai le sentiment d’être mitigée, j’ai donc eu besoin d’un temps de réflexion avant de pouvoir écrire cette critique car quelque chose me gêne dans ce roman. Peut-être ai-je eu des difficultés à cerner l’objectif de l’autrice : voulait-elle raconter l’histoire d’Iran, la dictature des pahlavis et la terrible révolution islamique ?

Voulait-elle parler simplement d’œuvres d’art célèbres ? désirait-elle mettre en valeur ces peintures par contraste avec l’ignorance des mollahs ? Je n’ai aucune réponse à ces questions.

Le roman n’en demeure pas moins intéressant même si ce ne sont pas les peintures qui m’ont interpellée, car il se trouve que lorsque le Shah d’Iran a été exilé, et que l’ayatollah Khomeini a pris le pouvoir, j’étais ado et je ne m’intéressais pas plus que cela à l’actualité. Toutefois la révolution islamique, on ne pouvait pas passer à côté, j’ai le souvenir d’image effroyable dans le journal : femme accroupies, voilées, corps dissimulé sous l’étoffe grise ou noire, le rouge étant interdit, (c’est d’ailleurs la première fois que j’entendais parler de Tchador) , réduites au silence. Dans ce récit, l’auteur s’applique à mettre en évidence les horreurs vécues par le peuple iranien : plus personne ne voulait du Shah, de son indécent mode de vie luxueux et de sa dictature, tous ont espéré la démocratie qu’ils n’ont jamais vu venir. Les peintures, comme tout le reste de la culture sont voués à l’oubli, la musique est interdite.

Le personnage principal, Cyrus, personnage fictif dont j’ai apprécié la sensibilité, sera créé pour faire le lien entre deux mondes : le monde des arts et le monde politico-religieux du pays. Un personnage qui apparaît bien taciturne, sans personnalité du moins le croit-on, c’est sans doute ce qui lui permettra de survivre aux crises, d’esquiver les coups, et, personnage silencieux et ouvert, de s’éveiller à un monde qu’il ne connaît pas, le monde de Picasso, Warhol, Gauguin et beaucoup d’autres.

Une dernière question que je me pose, c’est de savoir si l’environnement était bien choisi ? Sans doute, car il fallait que les œuvres soient menacées de destruction pour que l’on comprenne leur importance, mais je trouve tout de même que la révolution et la violence décrite ainsi que le bain de sang estompe la problématique de l’art. Il faut donc se focaliser sur le musée et ses œuvres pour pouvoir apprécier la description des toiles, leur histoire, leur valeur.

Je vous ai livré ma pensée sur un roman à lire, un roman que l’on aborde avec son ressenti, un beau roman que je suis heureuse d’avoir découvert.

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