Le gardien de Téhéran
Stéphanie Pérez,
Ed Plon, 6/09/2023, 240 pages
J’ai apprécié ce livre
toutefois j’ai le sentiment d’être mitigée, j’ai donc eu besoin d’un temps de
réflexion avant de pouvoir écrire cette critique car quelque chose me gêne dans
ce roman. Peut-être ai-je eu des difficultés à cerner l’objectif de l’autrice :
voulait-elle raconter l’histoire d’Iran, la dictature des pahlavis et la
terrible révolution islamique ?
Voulait-elle parler simplement
d’œuvres d’art célèbres ? désirait-elle mettre en valeur ces peintures par
contraste avec l’ignorance des mollahs ? Je n’ai aucune réponse à ces questions.
Le roman n’en demeure pas
moins intéressant même si ce ne sont pas les peintures qui m’ont
interpellée, car il se trouve que lorsque le Shah d’Iran a été exilé, et que
l’ayatollah Khomeini a pris le pouvoir, j’étais ado et je ne m’intéressais pas
plus que cela à l’actualité. Toutefois la révolution islamique, on ne pouvait
pas passer à côté, j’ai le souvenir d’image effroyable dans le journal :
femme accroupies, voilées, corps dissimulé sous l’étoffe grise ou noire, le
rouge étant interdit, (c’est d’ailleurs la première fois que j’entendais parler
de Tchador) , réduites au silence. Dans ce récit, l’auteur s’applique à mettre
en évidence les horreurs vécues par le peuple iranien : plus personne ne
voulait du Shah, de son indécent mode de vie luxueux et de sa dictature, tous
ont espéré la démocratie qu’ils n’ont jamais vu venir. Les peintures, comme
tout le reste de la culture sont voués à l’oubli, la musique est interdite.
Le personnage principal,
Cyrus, personnage fictif dont j’ai apprécié la sensibilité, sera créé pour
faire le lien entre deux mondes : le monde des arts et le monde
politico-religieux du pays. Un personnage qui apparaît bien taciturne, sans
personnalité du moins le croit-on, c’est sans doute ce qui lui permettra de
survivre aux crises, d’esquiver les coups, et, personnage silencieux et ouvert,
de s’éveiller à un monde qu’il ne connaît pas, le monde de Picasso, Warhol,
Gauguin et beaucoup d’autres.
Une dernière question que je
me pose, c’est de savoir si l’environnement était bien choisi ? Sans doute,
car il fallait que les œuvres soient menacées de destruction pour que l’on
comprenne leur importance, mais je trouve tout de même que la révolution et la
violence décrite ainsi que le bain de sang estompe la problématique de l’art. Il
faut donc se focaliser sur le musée et ses œuvres pour pouvoir apprécier la
description des toiles, leur histoire, leur valeur.
Je vous ai livré ma pensée sur
un roman à lire, un roman que l’on aborde avec son ressenti, un beau roman que
je suis heureuse d’avoir découvert.
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