Le désert des Tartares
Dino Buzzati,
Ed livre de poche, 21/10/2006, 288 pages
J’ai profité de la proposition
du challenge solidaire pour me plonger dans un classique que je n’avais pas lu.
Je suis à présent heureuse de l’avoir lue bien que je me sois sentie mitigée durant
une bonne moitié de cette œuvre. Le sujet ne me passionnait pas, le milieu
militaire ne faisant pas partie de mes sujets favoris, mais pourquoi pas ?
Certains passages m’ont paru longs, très longs, toutefois, l’écriture de Dino
Buzzati est si fluide que je l’ai lu comme on lit un conte. Et c’est en grande partie
cette agréable narration qui m’a permis d’aller au bout de l’histoire.
Je me suis ensuite aperçue que
le sujet, cette histoire d’un jeune officier envoyé au fort Bastiani, en
bordure de désert, est à reléguer au second plan et que le choix du sujet
permettait d’aborder de grands thèmes philosophiques.
Le héros, Giovanni Drogo
commence sa carrière militaire, il est envoyé dans ce fort, long est le chemin,
une route vers une sorte de naissance qui gomme sa vie antérieure, la vie facile
d’un citadin bien que les classes lui aient parues bien difficiles. Puis il
arrive dans un lieu austère et saisissant, un lieu qui renferme ses secrets et
ses mystères, un fort énigmatique dont on peut probablement sortir un jour pour
s’ouvrir à la vie ou un lieu dans lequel l’on reste pour devenir un héros… Mais
la vie est courte…
Ce roman, c’est l’histoire de
chacun de nous, c’est le grand thème de la fuite du temps, celui de l’attente
et des questions que l’on est amené à se poser au bout du chemin : qu’ai-je
fait de ma vie ?
J’aurais donc pu refermer ce
roman qui ne m’aurait laissé alors, que peu de souvenir, mais ce ne fut pas le
cas. Même dans mes moments de doute, je ne pouvais arrêter ma lecture tout en
ignorant ce qui me fascinait dans cet écrit. Je l’ai compris à la fin. On
nourrit de grands espoirs, dans le cas de Drogo, l’espoir d’exercer ses
fonctions de soldat : l’arrivée de la guerre et le combat, et chez nous
autres humains, l’espoir d’une vie remplie, de plaisir, de plénitude, espoir
qui peut laisser place à bien des regrets.
C’est en frissonnant à présent
que j’écoute la chanson de Brel : Zangra. J’ignorais que cette chanson était
inspirée du roman. J’ai beaucoup appris grâce à cet écrit philosophique que je
recommande !
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