Ubasute
Isabel Gutierrez
Ed La fosse aux ours, 19/08/21, 124 pages
Un livre à lire dans un endroit
tranquille et paisible pour en goûter l’écriture et la savourer. Un livre poétique
que, pour ma part, j’ai eu besoin de lire à voix haute pour m’imprégner de ce
texte magnifique.
Un livre poignant, la fin d’une
vie, et le déchirement, la séparation. Un court roman qui retrace la vie d’une
femme qui se sait perdue, et qui, selon une tradition ancestrale japonaise,
demande qu’on l’abandonne dans la montagne où elle vivra ses derniers instants.
Elle va donc commencer une ascension, portée sur une chaise sanglée dans le dos
de son fils. S’ensuivra un récit « confidence » de la mourante à son
fils avec qui elle entre en communication. Et c’est dans cette situation
extrême que les deux êtres parviendront sans doute à se comprendre.
C’est aussi le roman d’une vie, qui
prend sa source dans le sein maternel, la vie d’une femme avec ses croyances, ses
choix, son amour, sa relation avec ses parents, ses deuils, les émotions qu’elle
justifie, les souffrances qu’elle décrit.
Un roman très original et très bien
écrit, et dont la lecture a été perturbée parce que je ne comprends pas, et c’est
peut-être une question stupide, pourquoi Marie, de culture Européenne, vraisemblablement
française si l’on en juge par les prénoms des personnages, respectera
rigoureusement une tradition japonaise alors que rien dans le roman, ne laisse
supposer une quelconque relation entre l’héroïne et l’empire du soleil levant. Ce
fait est venu parasiter ma lecture, d’autant plus que l’on est en droit de se
sentir éprouvé par la dureté de cette coutume qui exige d’un enfant devenu adulte,
qu’il emmène sa mère pour un voyage sans retour. C’est certainement ce qui fait
de ce récit, un roman marquant et qui ne laisse pas indemne, un roman qui amène
à se poser maintes questions en cours de lecture. Un premier roman que je ne
regrette pas d’avoir lu.
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