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jeudi 23 octobre 2025

Astérix en Lusitanie













Fab Caro, Didier Conrad

Ed Hachette Astérix, 23/10/2025, 48 pages.


Notre célèbre petit village d’Armorique est plutôt calme, les dames se pâment parce que le marchand phénicien, Epidemaïs, est de retour avec une belle cargaison, tout est au top, sauf que … 

le commerçant présente Boulquiès, venu de Lusitanie pour demander l’aide des courageux Gaulois et de leur poção magique, car son ami, Mavubès est emprisonné en attendant de servir d’amuse-gueule aux lions de César pour avoir tenté d’empoisonner l’auguste général. 

Une fois de plus, nos deux amis partent en voyage pour notre plus grand plaisir, les Astérix que je préfère étant ceux dont le scénario se déroule hors de Gaule.

En route donc, pour la Lusitanie et le fado fortement ancré dans ce peuple,  qui va et vient et rythme l’histoire pour nous faire sourire. On s’en doute, Obélix fait la tête, la morue, c’est pas son truc, en revanche il en profite pour piquer quelques idées pour sa carrière. 

Ils agiront tout en subtilité pour sortir Mavubès des griffes de César et de quelques individus corrompus qui ne pensent qu’à gravir les échelons du pouvoir.

Toujours des jeux de mots qui font sourire, d’autant plus que l’ami Fab s’adapte à une société en plein progrès et qui ne lésine pas sur les termes à la mode, il n'a pas oublié de mettre au goût du jour, les noms des Gaulois, des romains, des portugais et des autres.

Attenção !  Cet album, il faut le lire lentement en s’arrêtant bien à chaque bulle afin de ne rien louper.

Il m’a peut-être fait moins rire que l’iris blanc, mais j’ai tout de même passé un excellent moment de lecture. Je n’en dis pas trop de peur d’empêcher mes amis lecteurs de découvrir par eux même ce nouvel album.

 


mercredi 22 octobre 2025

Les enfants sont rois












Delphine de Vigan

Ed Folio, 11/08/2022, 368 pages



J’avais déjà bien du mal à comprendre les personnes qui passent leur journée sur les réseaux sociaux, mais bon, on a le droit d’avoir des amis, de les liker, de prendre de leurs nouvelles, de raconter un voyage, de partager des joies après tout. En revanche, tout ce qui touche aux reality shows m’a toujours dérangée, pour cette raison, je ne m’intéresse absolument pas à ces émissions, et le seul réseau social qui m’intéresse est littéraire si vous voyez ce que je veux dire…

C’est un peu pour cela que j’ai jugé passionnant le roman de Delphine de Vigan, les enfants sont rois. J’ai quand même l’impression d’avoir quelques métros de retard et je n’aurais peut-être pas dû tomber des nues de cette façon durant la lecture.  Mais être le témoin d’enfants esclaves de leur mère qui produit des stories et transforme ses enfants en influenceurs malgré eux, j’ai trouvé cela révoltant.

Je ne voyais pas vraiment au début, où voulait en venir l’autrice, je pensais qu’elle allait s’attaquer aux reality shows de type Loft Story, mais une phrase annonce la suite lorsqu’elle écrit : « elle allait devenir célèbre », ce qui augure des moyens mis en œuvre pour que Mélanie, l’héroïne, arrive à ses fins. Le point de départ, l’enlèvement de sa fille, Kimmy, donne au roman un côté policier pas désagréable, mais ce n’est que le point de départ d’une problématique bien autre : on apprend que Kimmy et son frère Sammy sont source de revenus conséquents pour leur parents qui les filment dans leur vie quotidienne, qui les associent à des challenges idiots de type, on a dix minutes pour acheter tout ce qui commence par F, que cela soit utile ou pas, et l’on s’en vante sur You Tube. Je ne raconterai pas toutes les idées de génie de cette mère. 


Peu à peu , Delphine de Vigan nous fait découvrir les malheurs d’enfants désormais célèbres, qui n’ont rien demandé, et les conséquence d’une telle éducation, conséquences parfois graves. Ce roman quasi documentaire est très édifiant.


Comme je le fais souvent après la lecture d’un roman, je suis allée me renseigner, j’ai visionné quelques vidéos pour voir si tout cela était véridique. Et c’est les yeux écarquillés et sentant monter la colère que j’ai assisté au déballage de la vie d’enfants que l’on saccage, une vie remplie de vide.

Et la mère dans l’histoire, cette femme somme toute superficielle, persuadée de faire le bien, ne se rend même pas compte de ce que peut vivre Kimmy à l’école et dans sa relation avec les autres enfants. Sammy, lui semble mieux supporter les conséquences, toutefois on le retrouve plus tard, il n’est pas indemne.


Truman show m’avait fait de l’effet sans plus parce que je n’avais pas fait le lien avec la réalité, et le poids de l’internet dans nos vies était moindre dans les années 90, mais ce livre m’a marquée, et pour longtemps.


Merci Madame de Vigan, d’avoir dénoncé ces faits. Cela ne fera pas disparaître ces pratiques, l’appât du gain sera toujours très fort pour certains, mais puisse-t-on continuer à légiférer pour protéger nos enfants.

 


samedi 18 octobre 2025

Champs de bataille













Inès Leraud, Pierre Van Hove

Ed Delcourt, la revue dessinée, 20/11/2024, 192 pages.


Un champ de bataille, c’est ce qu’est devenu la France au XXème siècle, et on ne parlera pas dans cet ouvrage, de guerre, la littérature sur nos deux guerres mondiales étant déjà très abondante, non, on évoquera une guerre sournoise dont les objectifs seront une fois de plus le profit aux dépens de familles que l’on aura bien spoliées.

Cette guerre là trouve son origine dans le gouvernement de Vichy, ses effets commenceront à se faire sentir dans la France rurale des années 50, et possède sa part de responsabilité dans les problèmes climatiques aujourd’hui, cette guerre fut générée par le remembrement.

Le remembrement, j’en entends parler depuis ma plus tendre enfance, issue de milieu paysan, j’ai bien des fois entendu mes aînés parler des dégâts occasionnés par cette mesure, déjà simplement au niveau des haies supprimées, celles qui retenaient l’eau dont nos cultures ont tant besoin, remembrement par ci, remembrement par là… Et c’est en découvrant cette bande dessinée que j’ai eu envie de me documenter de façon plus profonde. Et je n’ai pu m’empêcher de me révolter avec les agriculteurs en première ligne, devenus dans certains départements de véritables guérilleros.

Le remembrement fut décidé en haut lieu et débute alors que la France a besoin d’une relance économique, que son salut est la croissance paraît-il, que l’amitié Franco-Américaine est au beau fixe, qu’un certain Monsieur Marshall veut lancer sa politique d’aide à l’Europe en reconstruction et écouler les tracteur américains, que certains spécialistes français y voit le profit énorme qu’ils peuvent tirer de l’agriculture, transformant les paysans en industriels de la terre, ces même paysans qui à leur tour, deviennent les vaches à lait.

Le remembrement, ou du moins la façon dont il s’est opéré, est juste inhumain : spoliation des petites parcelles, disparition des vergers et des arbres fruitiers 





plantés avec amour par une génération pour les générations suivantes, disparition des petites fermes qui ne font plus le poids, invitation « magnanime » contre dédommagement à lever le camp et partir à la ville pour devenir ouvrier (nouvelle forme d’exploitation), disparition en masse d’exploitations, recours aux pesticides, création d’un syndicat obligatoire qui deviendra la FDSEA, puis la FNSEA, le paysan n’a alors plus de marge de manœuvre, plus de pouvoir de décision, voilà où en est notre agriculture aujourd’hui.

Et dans nos campagnes alors paisibles, s’installe la discorde entre pro et anti remembrement, s’installe la tristesse de voir partir à l’abattoir, les chevaux remplacés par les tracteurs, s’installent les élevages industriels… le progrès oui sans doute, mais à quel prix humain ?  Et disparaissent les oiseaux et certains insectes, aujourd’hui encore, on se débat pour protéger nos abeilles…

Cette bande dessinée, vraiment complète, explique tout ce que vous vouliez savoir sur le remembrement, sujet auquel on est peut-être plus sensible suivant sa relation avec la terre. Toutefois les dégâts sont si conséquents que le milieu urbain les subit également, bien que quelques aménagements ont été décidés afin de mesurer l’impact écologique des décision prises désormais, ce qui ne constitue qu’une cautère sur une jambe de bois, l’argent et le profit ne cessent de mener le monde !

En conclusion, ce livre aide à comprendre que l’on ne doit pas jeter trop vite la pierre aux agriculteurs, leur marge de manœuvre et leur pouvoir de décision est si mince que prendre une orientation différente comme le bio par exemple, relève d’un courage et d’un dynamisme extraordinaire, en complément, on peut d’ailleurs s’intéresser à la série de bandes dessinées : les Seigneurs de la Terre.

Une excellente BD merveilleusement bien documentées.

 




Un champ de bataille, c’est ce qu’est devenu la France au XXème siècle, et on ne parlera pas dans cet ouvrage, de guerre, la littérature sur nos deux guerres mondiales étant déjà très abondante, non, on évoquera une guerre sournoise dont les objectifs seront une fois de plus le profit aux dépens de familles que l’on aura bien spoliées.

Cette guerre-là trouve son origine dans le gouvernement de Vichy, ses effets commenceront à se faire sentir dans la France rurale des années 50, et possède sa part de responsabilité dans les problèmes climatiques aujourd’hui, cette guerre fut générée par le remembrement.

Le remembrement, j’en entends parler depuis ma plus tendre enfance, issue de milieu paysan, j’ai bien des fois entendu mes aînés parler des dégâts occasionnés par cette mesure, déjà simplement au niveau des haies supprimées, celles qui retenaient l’eau dont nos cultures ont tant besoin, remembrement par ci, remembrement par là… Et c’est en découvrant cette bande dessinée que j’ai eu envie de me documenter de façon plus profonde. Et je n’ai pu m’empêcher de me révolter avec les agriculteurs en première ligne, devenus dans certains départements de véritables guérilleros.

Le remembrement fut décidé en haut lieu et débute alors que la France a besoin d’une relance économique, que son salut est la croissance paraît-il, que l’amitié Franco-Américaine est au beau fixe, qu’un certain Monsieur Marshall veut lancer sa politique d’aide à l’Europe en reconstruction et écouler les tracteur américains, que certains spécialistes français y voit le profit énorme qu’ils peuvent tirer de l’agriculture, transformant les paysans en industriels de la terre, ces même paysans qui à leur tour, deviennent les vaches à lait.

Le remembrement, ou du moins la façon dont il s’est opéré, est juste inhumain : spoliation des petites parcelles, disparition des vergers et des arbres fruitiers plantés avec amour par une génération pour les générations suivantes, disparition des petites fermes qui ne font plus le poids, invitation « magnanime » contre dédommagement à lever le camp et partir à la ville pour devenir ouvrier (nouvelle forme d’exploitation), disparition en masse d’exploitations, recours aux pesticides, création d’un syndicat obligatoire qui deviendra la FDSEA, puis la FNSEA, le paysan n’a alors plus de marge de manœuvre, plus de pouvoir de décision, voilà où en est notre agriculture aujourd’hui.

Et dans nos campagnes alors paisibles, s’installe la discorde entre pro et anti remembrement, s’installe la tristesse de voir partir à l’abattoir, les chevaux remplacés par les tracteurs, s’installent les élevages industriels… le progrès oui sans doute, mais à quel prix humain ?  Et disparaissent les oiseaux et certains insectes, aujourd’hui encore, on se débat pour protéger nos abeilles…

Cette bande dessinée, vraiment complète, explique tout ce que vous vouliez savoir sur le remembrement, sujet auquel on est peut-être plus sensible suivant sa relation avec la terre. Toutefois les dégâts sont si conséquents que le milieu urbain les subit également, bien que quelques aménagements ont été décidés afin de mesurer l’impact écologique des décision prises désormais, ce qui ne constitue qu’une cautère sur une jambe de bois, l’argent et le profit ne cessent de mener le monde !

En conclusion, ce livre aide à comprendre que l’on ne doit pas jeter trop vite la pierre aux agriculteurs, leur marge de manœuvre et leur pouvoir de décision est si mince que prendre une orientation différente comme le bio par exemple, relève d’un courage et d’un dynamisme extraordinaire, en complément, on peut d’ailleurs s’intéresser à la série de bandes dessinées : les Seigneurs de la Terre.

Une excellente BD merveilleusement bien documentées.

 


Un champ de bataille, c’est ce qu’est devenu la France au XXème siècle, et on ne parlera pas dans cet ouvrage, de guerre, la littérature sur nos deux guerres mondiales étant déjà très abondante, non, on évoquera une guerre sournoise dont les objectifs seront une fois de plus le profit aux dépens de familles que l’on aura bien spoliées.

Cette guerre-là trouve son origine dans le gouvernement de Vichy, ses effets commenceront à se faire sentir dans la France rurale des années 50, et possède sa part de responsabilité dans les problèmes climatiques aujourd’hui, cette guerre fut générée par le remembrement.

Le remembrement, j’en entends parler depuis ma plus tendre enfance, issue de milieu paysan, j’ai bien des fois entendu mes aînés parler des dégâts occasionnés par cette mesure, déjà simplement au niveau des haies supprimées, celles qui retenaient l’eau dont nos cultures ont tant besoin, remembrement par ci, remembrement par là… Et c’est en découvrant cette bande dessinée que j’ai eu envie de me documenter de façon plus profonde. Et je n’ai pu m’empêcher de me révolter avec les agriculteurs en première ligne, devenus dans certains départements de véritables guérilleros.

Le remembrement fut décidé en haut lieu et débute alors que la France a besoin d’une relance économique, que son salut est la croissance paraît-il, que l’amitié Franco-Américaine est au beau fixe, qu’un certain Monsieur Marshall veut lancer sa politique d’aide à l’Europe en reconstruction et écouler les tracteur américains, que certains spécialistes français y voit le profit énorme qu’ils peuvent tirer de l’agriculture, transformant les paysans en industriels de la terre, ces même paysans qui à leur tour, deviennent les vaches à lait.

Le remembrement, ou du moins la façon dont il s’est opéré, est juste inhumain : spoliation des petites parcelles, disparition des vergers et des arbres fruitiers plantés avec amour par une génération pour les générations suivantes, disparition des petites fermes qui ne font plus le poids, invitation « magnanime » contre dédommagement à lever le camp et partir à la ville pour devenir ouvrier (nouvelle forme d’exploitation), disparition en masse d’exploitations, recours aux pesticides, création d’un syndicat obligatoire qui deviendra la FDSEA, puis la FNSEA, le paysan n’a alors plus de marge de manœuvre, plus de pouvoir de décision, voilà où en est notre agriculture aujourd’hui.

Et dans nos campagnes alors paisibles, s’installe la discorde entre pro et anti remembrement, s’installe la tristesse de voir partir à l’abattoir, les chevaux remplacés par les tracteurs, s’installent les élevages industriels… le progrès oui sans doute, mais à quel prix humain ?  Et disparaissent les oiseaux et certains insectes, aujourd’hui encore, on se débat pour protéger nos abeilles…

Cette bande dessinée, vraiment complète, explique tout ce que vous vouliez savoir sur le remembrement, sujet auquel on est peut-être plus sensible suivant sa relation avec la terre. Toutefois les dégâts sont si conséquents que le milieu urbain les subit également, bien que quelques aménagements ont été décidés afin de mesurer l’impact écologique des décision prises désormais, ce qui ne constitue qu’une cautère sur une jambe de bois, l’argent et le profit ne cessent de mener le monde !

En conclusion, ce livre aide à comprendre que l’on ne doit pas jeter trop vite la pierre aux agriculteurs, leur marge de manœuvre et leur pouvoir de décision est si mince que prendre une orientation différente comme le bio par exemple, relève d’un courage et d’un dynamisme extraordinaire, en complément, on peut d’ailleurs s’intéresser à la série de bandes dessinées : les Seigneurs de la Terre.

Une excellente BD merveilleusement bien documentées.

 

Un champ de bataille, c’est ce qu’est devenu la France au XXème siècle, et on ne parlera pas dans cet ouvrage, de guerre, la littérature sur nos deux guerres mondiales étant déjà très abondante, non, on évoquera une guerre sournoise dont les objectifs seront une fois de plus le profit aux dépens de familles que l’on aura bien spoliées.

Cette guerre-là trouve son origine dans le gouvernement de Vichy, ses effets commenceront à se faire sentir dans la France rurale des années 50, et possède sa part de responsabilité dans les problèmes climatiques aujourd’hui, cette guerre fut générée par le remembrement.

Le remembrement, j’en entends parler depuis ma plus tendre enfance, issue de milieu paysan, j’ai bien des fois entendu mes aînés parler des dégâts occasionnés par cette mesure, déjà simplement au niveau des haies supprimées, celles qui retenaient l’eau dont nos cultures ont tant besoin, remembrement par ci, remembrement par là… Et c’est en découvrant cette bande dessinée que j’ai eu envie de me documenter de façon plus profonde. Et je n’ai pu m’empêcher de me révolter avec les agriculteurs en première ligne, devenus dans certains départements de véritables guérilleros.

Le remembrement fut décidé en haut lieu et débute alors que la France a besoin d’une relance économique, que son salut est la croissance paraît-il, que l’amitié Franco-Américaine est au beau fixe, qu’un certain Monsieur Marshall veut lancer sa politique d’aide à l’Europe en reconstruction et écouler les tracteur américains, que certains spécialistes français y voit le profit énorme qu’ils peuvent tirer de l’agriculture, transformant les paysans en industriels de la terre, ces même paysans qui à leur tour, deviennent les vaches à lait.

Le remembrement, ou du moins la façon dont il s’est opéré, est juste inhumain : spoliation des petites parcelles, disparition des vergers et des arbres fruitiers plantés avec amour par une génération pour les générations suivantes, disparition des petites fermes qui ne font plus le poids, invitation « magnanime » contre dédommagement à lever le camp et partir à la ville pour devenir ouvrier (nouvelle forme d’exploitation), disparition en masse d’exploitations, recours aux pesticides, création d’un syndicat obligatoire qui deviendra la FDSEA, puis la FNSEA, le paysan n’a alors plus de marge de manœuvre, plus de pouvoir de décision, voilà où en est notre agriculture aujourd’hui.

Et dans nos campagnes alors paisibles, s’installe la discorde entre pro et anti remembrement, s’installe la tristesse de voir partir à l’abattoir, les chevaux remplacés par les tracteurs, s’installent les élevages industriels… le progrès oui sans doute, mais à quel prix humain ?  Et disparaissent les oiseaux et certains insectes, aujourd’hui encore, on se débat pour protéger nos abeilles…

Cette bande dessinée, vraiment complète, explique tout ce que vous vouliez savoir sur le remembrement, sujet auquel on est peut-être plus sensible suivant sa relation avec la terre. Toutefois les dégâts sont si conséquents que le milieu urbain les subit également, bien que quelques aménagements ont été décidés afin de mesurer l’impact écologique des décision prises désormais, ce qui ne constitue qu’une cautère sur une jambe de bois, l’argent et le profit ne cessent de mener le monde !

En conclusion, ce livre aide à comprendre que l’on ne doit pas jeter trop vite la pierre aux agriculteurs, leur marge de manœuvre et leur pouvoir de décision est si mince que prendre une orientation différente comme le bio par exemple, relève d’un courage et d’un dynamisme extraordinaire, en complément, on peut d’ailleurs s’intéresser à la série de bandes dessinées : les Seigneurs de la Terre.

Une excellente BD merveilleusement bien documentées.

Merci 0 Inès Leraud et Pierre Van Hove pour cet ouvrage d'utilité publique.

 

dimanche 5 octobre 2025

 L’appelé












Guillaume Viry

Ed du canoë, 06/09/2024, 160 pages


Pour exprimer sa souffrance, son dégoût, peu de mots suffisent, et c’est ce que nous amène à comprendre Guillaume Viry dans ce roman surprenant.

D’abord étonnée par le style d’écriture sans aucune ponctuation, succession de lignes très courtes, écriture qui paraît hachée, j’ai failli abandonner, mais quelque chose me retenait, sans doute quelques mots échappés du texte m’ont-ils interpellée.

Peu de mots ont suffi pour comprendre la folie du héros, Jean, pour comprendre son mal-être, pour comprendre qu’il n’a pas choisi son destin, que la guerre d’Algérie s’est imposée, qu’il a subi l’horreur des massacres, qu’il est devenu témoin du viol et de la torture.

Ce livre m’a bouleversée, d’autant plus que je connais quelques personnes qui aujourd’hui ne sont  plus de ce monde et qui ont dû par malchance, effectuer leur service militaire au mauvais moment, avec en guise de formation, la guerre. Combien en sont revenus indemnes ?

Ce roman est marquant par les idées qu’il véhicule, et laissera une trace dans ma mémoire car j’ai vraiment trouvé géniale l’expression du ressenti par un choix minutieux des mots. Une œuvre d'art qu'il faut étudier, observer pour en extraire la substantifique moëlle.

Un premier roman très réussi.