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samedi 1 février 2025

 Tsunami












Marc Dugain

Ed Albin Michel, 28/08/2024, 240 pages


Il est un président de la République française, mais il est avant tout un homme, et dans ce court roman à la fois uchronie et dystopie, il livre son journal intime. Il déclare vouloir être vrai dans ce journal, ce qui montre que le milieu politique ne l’est pas toujours, il le reconnaît, il en fera la démonstration dans cet exposé. Je parle d’exposé, je pourrais dire documentaire, on pourrait parfaitement imaginer un journaliste le suivant pas à pas dans sa vie d’homme comme de président.

Ce roman de Marc Dugain est vraiment très intéressant, il montre comment, moi, présidente, je serais amenée à mentir pour la bonne cause, à tuer indirectement, tout en considérant une telle décision comme un acte réfléchi pour la bonne cause, en pesant bien le pour et le contre, comment les regrettables accidents qui jonchent ma route font partie des heureux hasards qui me permettent de sauver ma peau de présidente, et comment j’accèderais au pouvoir, les pieds et poings liés par les menottes du protocole, par les conseils avisés de mes diplomates, conseillers et autres ministres.

Le roman tourne à la dystopie et fait peur, car les décisions et projets de lois mentionnés prennent leur source dans des faits actuels et bien réels que nous connaissons tous : la manipulation par les GAFAM, les algorithmes et la surveillance des individus qui en découle. Premier élément anxiogène, qui fait de ce roman une uchronie. Big Brother n’est pas si loin !  Le deuxième élément étant un Poutine psychopathe sans empathie et assoiffé de pouvoir, mais je stoppe là la description afin que d’éventuels lecteurs puissent découvrir ce personnage.

On découvrira également le côté obscur du pouvoir qui vous donne cette célébrité qui vous saccage la vie privée. Peut-on après cette lecture, voir le président d’un autre œil ? Je pense à notre actuel président et son épouse, se déplaçant main dans la main, pour éviter les interprétations douteuses des journalistes, j’y pense parce que l’auteur de ce livre ne manque pas de décrire des attitudes de son héros et de sa femme, en prévision de ce que pourraient mentionner la presse.

Je ne regrette pas cette lecture édifiante même si parfois, le texte paraît long à qui n’aime pas la politique.