Tsunami
Marc Dugain
Ed Albin Michel, 28/08/2024, 240 pages
Il est un président de la
République française, mais il est avant tout un homme, et dans ce court roman à
la fois uchronie et dystopie, il livre son journal intime. Il déclare vouloir
être vrai dans ce journal, ce qui montre que le milieu politique ne l’est pas
toujours, il le reconnaît, il en fera la démonstration dans cet exposé. Je
parle d’exposé, je pourrais dire documentaire, on pourrait parfaitement imaginer
un journaliste le suivant pas à pas dans sa vie d’homme comme de président.
Ce roman de Marc Dugain est
vraiment très intéressant, il montre comment, moi, présidente, je serais amenée
à mentir pour la bonne cause, à tuer indirectement, tout en considérant une
telle décision comme un acte réfléchi pour la bonne cause, en pesant bien le
pour et le contre, comment les regrettables accidents qui jonchent ma route font
partie des heureux hasards qui me permettent de sauver ma peau de présidente, et
comment j’accèderais au pouvoir, les pieds et poings liés par les menottes du protocole,
par les conseils avisés de mes diplomates, conseillers et autres ministres.
Le roman tourne à la dystopie
et fait peur, car les décisions et projets de lois mentionnés prennent leur
source dans des faits actuels et bien réels que nous connaissons tous : la
manipulation par les GAFAM, les algorithmes et la surveillance des individus
qui en découle. Premier élément anxiogène, qui fait de ce roman une uchronie.
Big Brother n’est pas si loin ! Le deuxième élément étant un Poutine psychopathe
sans empathie et assoiffé de pouvoir, mais je stoppe là la description afin que
d’éventuels lecteurs puissent découvrir ce personnage.
On découvrira également le
côté obscur du pouvoir qui vous donne cette célébrité qui vous saccage la vie
privée. Peut-on après cette lecture, voir le président d’un autre œil ? Je
pense à notre actuel président et son épouse, se déplaçant main dans la main,
pour éviter les interprétations douteuses des journalistes, j’y pense parce que
l’auteur de ce livre ne manque pas de décrire des attitudes de son héros et de
sa femme, en prévision de ce que pourraient mentionner la presse.
Je ne regrette pas cette
lecture édifiante même si parfois, le texte paraît long à qui n’aime pas la
politique.