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mercredi 31 juillet 2019


Sous les branches de l'udala


Chinelo Okparanta
Ed Belfond


Ijeoma a la malchance d’être née au mauvais endroit au mauvais moment : son récit commence en 1968, alors que la guerre civile est engagée, que les biafrais meurent de faim, périssent sous les bombardement, la torture et les exactions. Le pays est alors peuplé de pas moins de 250 ethnies dont les Igbos, dominants, favorisés par le régime britannique et christianisés par les missionnaires. Le père d’Ijeoma est tué lors d’un bombardement et sa mère décide de l’envoyer chez un couple de ses amis qui l’emploieront comme bonne.

 C’est là qu’elle rencontre Amina, une jeune Haoussa qui n’a plus de famille et qui sera employée pour travailler avec Ijeoma. C’est alors qu’Ijeoma découvre son homosexualité. Surprise par  ses maîtres lors d’ébats avec Amina, elle est renvoyée chez sa mère. S’ensuit une longue période de morale pour la jeune fille, par une mère qui brandit la bible et qui l’oblige à retenir les passages montrant combien l’homosexualité est une « abomination ». I

jeoma est pourtant certaine de sa préférence pour les femmes. Sa vie sera dominée par cette orientation et elle devra lutter, se cacher, adopter une attitude compatible avec la vie en société de cette époque et de ce pays sous peine d’être sauvagement lynchée.


Un récit que je n’ai pu m’empêcher de parcourir avec les yeux d’une lectrice de 2019 en France où aujourd’hui, la population dans sa majorité, admet que l’on peut aimer une personne de sexe identique, admet que ces situations ont toujours existé, sait que ce n’est ni une maladie ni une « abomination » comme le précise apparemment la bible que l’on interprète pour faire passer des idées. d’autres personnages l’analyseront très bien au cours du roman. L’analyse et le ressenti d’Ijeoma sont passionnants.


Un autre personnage m’a semblé très intéressant : la maman d’Ijeoma : meurtrie par la guerre, la famine, la perte de son mari, active malgré tout, anxieuse à l’idée de perdre sa fille en raison de son homosexualité, personnage formaté qui montre une foi chrétienne à soulever les montagnes, omniprésente, voire envahissante, et toutefois refuge pour Ijeoma.

 

Un roman que je recommande !


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