Montana 1948
Larry Watson,
Ed Gallmeister, 3/01/2017, 176 pages
1948, année déterminante pour le jeune David, l’année de ses
douze ans, une année qu’il vécut intensément entre Marie, une jeune indienne qu’il
aimait particulièrement, son père, shérif de Bentrok, Montana, et sa mère protectrice et distante à la fois.
L’auteur prend soigneusement le temps de poser le décor :
la vie rude du Montana, le problème des indiens que l’on tolère et que certains
continuent à mépriser, le statut de shérif, qui peut garder son poste s’il est
élu par la population, tous ces faits portent le germe de tensions familiales extrêmes.
Le détail de cette intrigue nous est fourni par David qui
sent le « non-dit », et qui jouera les espions afin de comprendre. Il
porte peu à peu, à la connaissance du lecteur avec qui il partage de lourds
secrets, une situation qui s’envenime progressivement jusqu’à provoquer l’éclatement
de la famille.
Il évolue entre un père qui aura bien des difficultés à prendre
une décision concernant l’oncle de David, son frère sans blesser l’entourage de
ce dernier, ses électeurs potentiels, le grand-père, le patriarche au langage
peu châtié, et une mère qui parle à demi-mots.
C’est ainsi que David quitte l’enfance, en découvrant les
réalités du monde adultes, les épreuves de la vie, la mort qu’il est amené à
croiser, le mal qui émane des hommes.
Ayant appris à manier les armes, (on est bien aux Etats-Unis !
) et fait ses preuve dans un passage délicieux que j’ai particulièrement
apprécié, alors qu’il conseille sa mère amenée à manier un fusil, et parle des
armes le plus naturellement du monde.
Je suis devenue la lectrice complice et curieuse de découvrir
comment allait se terminer l’affaire qui était devenue mienne et qui me
préoccupa d’un bout à l’autre du roman, bluffée par cette narration qui
entraine dans le sillage d’un adolescent qui communique avec qui ouvre le
livre.
Un roman court, un concentré d’écriture qui offre de nombreux
registres de langues et de belles descriptions de l’environnement. Les faits et
gestes des personnages sont très révélateurs de la vie dans cette contrée
reculée d’Amérique.
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