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samedi 9 mai 2020


Tropique de la violence


Natacha Appanah
Ed folio, Gallimard


Marie, en mal d’enfant, tu vis arriver sur la côte de Mayotte, un bébé que tu t’empressas d’adopter pour son bonheur… éphémère… Tu le baptisas Moïse … Sauvé des eaux… Peut-être…


Bruce, par suite de mauvais choix des adultes, tu endossas une carapace impénétrable, et tu imposas ta loi, celle du plus fort sans doute, sorte de Robin des bois de gaza, bidonville où se retrouvent les clandestins arrivés sur l’île pour y trouver une vie meilleure, chef incontesté de Gaza.


Moïse, petit être fragile, livré au bon vouloir du chef de Gaza dont on ne viole pas les lois impunément. Moïse aux yeux vairons, fils du djinn, rejeté par superstition.


Olivier, policier consciencieux, tu connais le fragile équilibre social de l’île, qui sait que la paix ne tient qu’à un fil.

Stéphane, parachuté là pour faire de l’humanitaire… il t’en faudra du courage et de la ténacité…

Tous ensemble vous cohabitiez sur une île qui aurait pu être paradisiaque, mais qui semble dominée par la violence, la corruption, une île ou semble régner l’insécurité.


Un roman captivant et dérangeant, dans lequel je me suis sentie habitée par une mauvaise conscience en pensant à tous ces lieux sur terre, ou les enfants ne reçoivent pas d’éducation, ou ils sont livrés à eux même, soumis au despotisme du plus fort, vivant dans le présent sans pouvoir envisager l’avenir. 

Ce récit m’a fortement rappelé le film de Luis Buñuel, « Los olvidados » dont l’histoire est similaire dans ses grandes lignes.


Un roman marquant que l’on ne peut oublier.



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