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mardi 7 avril 2020



Yeruldelgger


Ian Manook
Ed Albin Michel, Livre de poche


Quel personnage que ce yeruldelgger ! héros et anti-héros à la fois, capable de faire preuve d’humilité avec ses supérieurs, pas ceux de la police évidemment, mais ceux qui tentèrent il y a des années, de l’éduquer selon les principes du chamanisme, ce qui nullement, ne l’empêcha de rester lui-même : individu obstiné, tourmenté,   prompt à protéger la veuve et l’orphelin, décidé à faire justice lui-même,  cauchemar des truands et violeurs de la pire espèce quoique respectueux des traditions de son pays.

Il est le roman à lui seul, ou presque, cela saute aux yeux lorsqu’il s’éclipse. Ses co-équipiers toutefois, tiennent leur place tant bien que mal : Oyun, version féminine de notre héros, en moins tourmentée ...peut-être... Mais aussi téméraire , Solongo, la légiste,  douce et efficace, qui tempère l’inspecteur, qui exerce sur lui un certain pouvoir non déplaisant, Gantulga, gamin des rues à l’intelligence déliée.

Violence inouie dans cette histoire, des méchants très très méchants, très très violents et des scènes à éviter si on est sensible et si on n’a pas survolé déjà l’œuvre de Grangé et Thilliez et Giebel réunis.  Mais un peu de douceur dans cette ambiance de brutes : les moines : merveilleux psychologues amenant chacun à s’interroger intérieurement, sans mêler de surnaturel à leur propos, les rêves n’étant pas prémonitoires, mais faisant partie intégrante de l’être, lui révélant ses peurs et autres émotions, apportant des réponses enfouies en soi.

Et l’on évolue entre chamanisme et  tradition mongole, on voyage dans les steppes, on s’attendrit (peu quand même), on se fâche, on ressent colère et dégoût, et c’est sans doute ce qui a pu capturer la lectrice que je suis dans ce livre qui me laisse sur ma faim, heureusement, deux autres tomes m’attendent !

Deux bémols cependant :

je ne connais pas les lois mongoles, elles on certainement évolué depuis Gengis Khan, mais il me semble toute de même que Yeruldelgger prend beaucoup de liberté pour rendre la justice et régler ses comptes.

Une incohérence que je ne m’explique pas et qui n’est pas explicitée en fin de roman, au sujet du sort de l’un des protagonistes, mais je n’en dirai pas plus. Peut-être trouverai-je la réponse dans les tomes suivants…

Je suis entièrement d'accorda avec Alfaric : ça ferait un super film !

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