Pages

samedi 22 avril 2017

La prisonnière




Malika Oufkir, Michèle Fitoussi
ed livre de poche


Une histoire terrible, effroyable, telle est l’histoire de Malika Oufkir, fille du général Oufkir officiellement « suicidé » après une tentative de coup d’Etat contre la personne du roi du Maroc, Hassan II qui assouvit son désir de vengeance en décidant de bannir la famille. 
C’est ainsi que Malika, l’aînée, se retrouve d’abord éloignée de la civilisation, dans le désert, avec sa mère et ses cinq frères et sœurs, le plus jeune, Abdellatif n’ayant que deux ans. 

Transféré ensuite dans deux autres lieux de détention, dans des conditions que le commun des mortels ne supporterait pas : dormir sur des matelas plein de vermine, au milieu des scorpions et des rats, devoir cuisiner des aliments putrides, guérir comme on peut des maladies, et surtout garder la tête haute et l’esprit clair grâce à une radio soigneusement cachée, à de la marche dans sa cellule, à des astuces en tous genres qui permettent de survivre. 
Et c’est grâce à l’ingéniosité de chacun qu’ils parviendront à s’évader en creusant un tunnel… redécouvrant la liberté, mais à quel prix ? oubliés de la plupart de leurs relations pendant vingt ans, ou ignorés par peur des royales représailles il leur sera bien difficile de revenir à leur vie d’avant. Abdellatif n’a rien vu de cette vie, il refuse même lors de l’évasion, de mettre les pieds sur la route d’asphalte, ne sachant pas de quoi il s’agissait.

Une histoire que je ne suis pas près d’oublier, et qui génère chez moi une grande admiration pour ces héroïnes silencieuses qui souffraient alors que le monde entier ignorait leur situation, et une grande envie de révolte pour ces hommes qui détiennent le pouvoir et en abusent, ces hypocrites capables d’encenser les personnes jusqu’alors détenues parce que les politiques étrangers ont été mobilisés et que l’opinion internationale adressait des regards noirs au  Maroc.


Je salue le courage de Malika Oufkir et sa famille à qui on a volé vingt années de leur vie ! 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire