Les enfants de Buchenwald
Dominique Missika, Anaïs Depommier
Ed Steikis, 24/04/2025/ 132 pages
Je salue le travail fourni
pour donner le jour à cette magnifique bande dessinée : documentation, dessin
extrêmement précis, riche en détails, recherche jusqu’aux langues parlées par
les personnages. … c’est en partie ce qui m’a permis de rentrer de suite dans ce
scénario.
Nous sommes à la fin de la
deuxième guerre mondiale, dans le camp tristement célèbre de Buchenwald, blocks
8 et 66 : la résistance intérieure du camp est parvenue à isoler les
enfants pour tenter de les protéger de la violence.
Et ce sont mille enfants qui
seront libérés par l’armée américaine en 1945. Libéré est un terme peut-être
vain : on constatera par la suite combien ces enfants, orphelins pour la plupart,
ayant perdu leurs parents dans ce camp, ou à Auschwitz, sont marqués à vie :
à vif, réagissant à leur façon aux informations en tous genres qui leur
parviennent, réaction de colère lors de la visite de la ville de Weimar en
constatant la richesse des logements des nazis, envie de tout détruire, impossibilité
de retrouver des habitudes qu’ils avaient lorsque leur parents étaient
présents, repères perdus, colère qui ne les quitte pas pour certains, soif de
vengeance, voire dépression, sans compter les mauvais souvenirs qu’évoquent
certains objets ou nourritures, comportements paranoïaques, tout cela indique à
quel point les personnes travaillant pour l’OSE, Œuvre de secours aux Enfants ont dû
faire preuve de patience et de dévouement pour aider ces jeunes à se
reconstruire.
Un livre très intéressant, d’autant
plus que la documentation sur le problème de l’après déportation existe tout en
étant plus rare que les ouvrage sur les camps et les épreuves que l’on y
subissait.
Les autrices saluent également
le travail des personnes qui se sont activées pendant et après la guerre pour
venir au secours des enfants, premières victimes des conflits, enfants de la
guerre civile espagnole, enfants ayant fui l’Allemagne avant la guerre, enfants
de l’après-guerre, médecins dévoués à la cause juive : Françoise Brauner,
Gaby Cohen, Judith Hemmendinger (autrice de l’ouvrage : Les enfants de Buchenwald
en 1984), Fanny Loinger, les docteurs Isia Malkin et Gaston Revel, Marc Rosen.
Héros sans lequel auraient fait un retour à la vie chaotique, car c’est leur
amour sans faille qui les a sauvés.
L’épilogue montre à quel point
ces intervenants eurent un rôle important dans leur renaissance.
Une partie documentaire en fin
d’ouvrage permet de faire plus ample connaissance de ces personnes. Je
conseillerais de lire cette partie avant de commencer le livre, elle permet de
situer les personnages lors de la lecture.
Un magnifique travail à mettre
entre toutes les mains !
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