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jeudi 3 août 2023

La moustache












Emmanuel Carrère

Ed Folio, 16/06/2005, 182 pages


Le sujet abordé par Emmanuel Carrère m’a fait sourire, car il n’est effectivement pas rare que lorsqu’un homme supprime sa moustache, on se demande ce qui a changé chez lui sans pour autant s’apercevoir que c’est cet élément de sa physionomie qui lui fait défaut. Dans ce récit, c’est bien pire, et dès le début, je me suis sentie admirative de l’écriture d’Emmanuel Carrère qui part de trois fois rien pour donner naissance à un écrit de plus de cent pages, moi qui parfois me demande comment on fait pour se documenter quand on écrit un roman, la réponse ici est claire : on laisse divaguer sa pensée, on y ajoute une peu d’effet papillon et la magie opère.

Si l’idée de départ m’a fait sourire, je m’attendais à quelque chose de beaucoup moins dense. Et j’ai vraiment peiné en lisant ce roman, j’ai trouvé le sujet de départ complètement dilué et le récit est devenu dans mon esprit, un beau baratin, bien écrit certes, Emmanuel Carrère maîtrisant sans aucun doute, la pratique de la langue de Molière, mais trop éparpillé : l’auteur avait-il besoin de décrire le scénario du film que l’épouse du héros a regardé en l’attendant ? Et ce n’est qu’un exemple. L’auteur m’a donné à maintes reprises, l’impression de dévier, de sauter du coq à l’âne, de se répéter, de s’écouter écrire. J’avoue humblement avoir passé quelques pages parce que je trouvais cette lecture interminable.

La fin est surprenante et ne cadre pas avec l’ambiance du récit.

Lecture bien mitigée donc, je le regrette.

 

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