Ceux qui s'aiment se laissent partir
Lisa Balavoine
Ed Gallimard, 12/05/2022, 160 pages
Je referme un bien beau roman autobiographique qui regorge de
sincérité et dans lequel le lecteur se laisse porter par le déroulé de l’enfance
de l’autrice, par ses regrets, par son ressenti, pas sa nostalgie, une
nostalgie qui laisse son emprunte à ce très beau texte.
Le récit commence par un appel, on prévient la jeune femme
que l’on a trouvé sa maman dans un appartement laissé à l’abandon. Commence
alors un long monologue entre la fille qui s’adresse à sa mère à la deuxième
personne du singulier, qui retrace le chemin de sa vie depuis ses premiers
souvenirs d’enfance. On comprendra que tout n’a pas été toujours facile dans la
vie des deux êtres qu’un lien très fort unissait pour oublier leur solitude.
Puis vient l’impossible deuil : regrets, amertume, sans
aucun doute ce qui se passe quand on n’a pas eu de communication vraie avec l’autre,
quand on n’a pas pu exprimer ses sentiments, quand on n’a pas pu dire, ni je t’aime,
ni je te déteste parce que des sentiments parasites et une vie semée d’épreuves
a amené à dire le contraire de ses pensées. Lisa Balavoine exprime bien ces
moments, où, alternant entre colère et tristesse, son travail de deuil s’éternisait
et qu’elle était partagée entre le souvenir de son enfance et ses réflexions
sur sa façon d’agir alors qu’elle était devenue mère à son tour, alors que sa
vie explose et qu’elle est menacée de voir revenir son passé, comme une
malédiction qui se transmet.
Un récit difficile à supporter parfois quand on sait qu’il
est vécu par une petite fille qui en gardera les stigmates, malgré la
résilience qui opère, mais également le récit d’une vie comme on peut, hélas,
en rencontrer couramment.
Lu dans le cadre des 68 premières fois.
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