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jeudi 2 août 2018




Pour vous servir


Véronique Mougin
Ed flammarion


Nom : Joyeux (qualité dont elle aura sans aucun doute besoin dans l’exercice de sa profession).
Prénom : Françoise.
Profession : femme de ménage, femme d’entretien, parfois conseillère voire confidente, chargée des courses, cuisinière, … en  tout cas taillable et corvéable à Merci.

Accompagnant de la susnommée employée : Michel Joyeux, cuisinier de son état qui en aura vite ras le bol des manies, exigences, et débordements des patrons souvent incapables de reconnaître son travail.

S’il s’agit d’un roman, c’est sans aucun doute un écrit fort bien documenté qui me rappelle une grande tante qui a travaillé dans la haute société parisienne entre 1940 et 1980 et qui nous racontait la petite histoire de ces gens friqués, et moi petite fille, j’adorais ces récits, c’est sans doute la raison pour laquelle j’ai eu envie de lire ce livre. Mais ce n’est peut-être pas l’unique raison : les gens très fortunés font pour moi partie des mystères de la création : leur apprend-on dès leur plus jeune âge à mépriser ? quelles sont exactement leurs valeurs ? qu’est-ce que l’amitié pour eux ? Est-ce une notion basée sur les rapports d’argent ? Bien-sûr, il ne faut pas généraliser. 

Toutefois l’histoire de Françoise et de ses places successives me semble très édifiante. Son histoire professionnelle est constituée de chapitres s’ouvrant sur la présentation du poste qui lui est attribué, son salaire, ses obligations, et se refermant sur une règle qu'elle établit pour elle même et  dont elle devra tenir compte au long de sa carrière si elle veut éviter les ennuis. 
des employeurs dont l'étendue de la fortune est inconcevable  pour le commun des mortels, elle en rencontre de toutes sortes : depuis les richissimes châtelains qui curieusement ont beaucoup de travail lorsque Françoise se voit obligée de harceler Monsieur au sujet d’une éventuelle augmentation, (mais  elle rit quand madame voit pour la première fois une paire de gants de caoutchouc), en passant par la Tatie Danielle de service, les gens biens qui ne voient pas ce que leur rejetons font de leur agent de poche, la notaire illuminée qui écoute la messe en latin tout en vitupérant contre les Africains, les Asiatiques et les arabes, prête à dénoncer les sans-papiers, la mère de famille qui s’aperçoit (un peu tard ) qu’élever des enfants, c’est difficile voire impossible… j’en passe, je laisse aux lecteurs de cette pépite le soin de découvrir les aventure de Françoise qui garde en toutes circonstance son humour. Cet écrit de Véronique Mougin est admirable, on croirait une autobiographie, et plusieurs fois, je me suis surprise à retourner le livre dans tous les sens, à la recherche de quelque indice qui auraient pu expliquer le pourquoi de ce roman : vécu de l’auteur, témoignages venant de relations, travail dans ce milieu avant de se convertir pour devenir écrivain ? Rien de tout cela. Il faut tout de même savoir que Véronique Mougin , en tant que journaliste, semble s’intéresser particulièrement au social et a publié deux ouvrages : femmes en galère et les SDF, que je lirai certainement si je trouve ces livres.

J’avais adoré « où passe l’aiguille » publié en 2018, je me suis délectée en lisant ce premier roman qui paru en 2015. J’espère que l’auteur nous prépare encore quelques romans et continuera longtemps à manier son humour souvent décapant qui empêche de refermer ses livres.

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