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jeudi 9 août 2018



La symphonie du hasard


Douglas Kennedy, 11/2017
Ed Belfond


  Où l’on suit le parcours d’Alice Burns, adolescente parfois naïve qui s’aperçoit  assez rapidement que la vie n’est pas toujours rose et que le genre humain est parfois impitoyable. Elle y croit pourtant, au grand amour, elle l’a rencontré, plusieurs fois, elle fera des bouts de chemin durables et mémorables, ou pas … 

  Mais ce dont elle se montre certaine, c’est qu’on ne choisit pas sa famille, que si elle avait pu, elle n’aurait certainement pas élu cette mère juive possessive et culpabilisante et ce père instable, aussi instable qu’un pays d’Amérique Latine, politiquement, dans les années 70. 
  
  Ce père qu’elle ne voit pas beaucoup bien qu’il soit omniprésent dans sa vie pour diverses raisons que je vous laisse découvrir et qui produit le piment de ce roman en trois volumes.  

  Elle n’a pas choisi non plus son frère Adam qui pour une raison obscure au début de cette saga, est en prison, je suppose que je le saurai dans le troisième tome, elle n’a pas plus choisi son frère Peter, celui qui oscille entre la mère et qui semble hériter de l'instabilité du père. 

  Tout cela, c’est la symphonie du hasard ! Mais a-t-elle vraiment choisi ses amis ? On se le demande bien, puisqu'exilée à Old Greenwich ou elle ne se plaît pas, elle se fait des amis de fortune, une sorte de petite bande qui subit le harcèlement de gosses de riches dans le collège où on l’a inscrite.

  Puis vient la période de l’université, passage quasi obligatoire dans la bonne société américaine que Douglas Kennedy ne se prive pas de critiquer dans ce roman et dans bien d’autres dont il nous a régalés. L’université donc, où l’on crée des liens, avec les profs, avec les étudiants regroupés en fraternités toutes plus originales les unes que les autres. 

L’auteur nous livre un aperçu de la vie en campus, qui plus est dans les années où l’on s’exprime, ou l’on communique des idées pacifistes contre le gouvernement de la guerre du Vietnam, du Watergate, et contre la politique étrangère désastreuse de l’époque.

  Et Alice dans tout ça ? Alice, étudiante brillante, goûte à sa liberté, fume, boit, se bat, baisse parfois les bras, surtout lorsqu'elle paie pour les erreurs de son père, lorsque son indépendance lui est reprochée sous diverses formes, et qu'elle constate que tout se sait sur la campus, que les professeurs, comme les élèves sont informés de presque tous ses faits et gestes.

  Ce premier tome peut paraître long, car Douglas Kennedy y campe des personnages au passé parfois compliqué, ou au présent perturbé, mais lorsqu'on commence le deuxième tome, on s’aperçoit que c’était nécessaire pour comprendre le chemin emprunté par Alice. L’écriture est très fluide et l’histoire se lit bien malgré quelques longueurs.

  A l’heure où j’écris ce texte, je termine le deuxième tome, et je peux affirmer que cette saga vaut vraiment le coup que l’on s’y plonge.

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