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lundi 29 avril 2024

 

Et chaque fois mourir un peu.












Karine Giebel

Ed Récamier, 28/04/2024, 480 pages


J’ai un peu hésité avant de me lancer dans cette lecture qui me faisait peur : un roman certes, mais aussi un effrayant exposé des horreurs et des effets de la barbarie humaine. Je me suis malgré tout engagée sur le chemin de Grégory, infirmier envoyé par la croix rouge, sur les lieux de crimes des hommes contre leurs semblables, là où la guerre fait d’innombrables victimes, là où la faim sévit, là où les séismes précipitent hommes, femmes et enfants sous les décombres, et partout où des mines antipersonnel amputent, dévisagent, tuent. Je ne regrette pas de m’être intéressée à ces événements sinistres, couchés sur le papier certainement pour rappeler combien le monde est malade et combien l’homme est capable de faire du mal sans limite, mais aussi pour saluer la bravoure et le sang froid de personnes comme ce héros qui ressent un besoin irrépressible de soulager, de soigner, d’apporter de l’amour à autrui.

Karin Giebel nous le présente sous toutes ses facettes : individu dévoué à la cause humaine, mais aussi un personne victime de grande souffrance dans sa vie privée, et qui deviendra une « tête brûlée », mettant son désarroi au service des autres, un être rempli d’une foi à soulever les montagnes, regorgeant d’une confiance en soi à toute épreuve voire capable de témérité.

La psychologie des personnages m’a passionnée, l’autrice nous amenant à comprendre que l’on ne gomme pas la fuite et le changement de situation, la torture, la peur, la culpabilité infligée par les bourreaux. Cet exposé fait de ce roman, un thriller psychologique de grande qualité.

Ce fut donc un coup de cœur qui me laisse sur ma faim : j’attends avec impatience le tome suivant.

                                       

 

 

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