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jeudi 17 mai 2018


Sagesse animale


Norin Chaï
ed Stock

   Ce commentaire sera bien plus que la simple critique d’un écrit, c’est l’histoire d’une rencontre, de ces rencontres qui gravent en vous un souvenir inoubliable, d’une étincelle qui vient vous éclairer intérieurement, qui vous apporte un calme intérieur que vous avez envie d’entretenir, c’est la rencontre d’une personne rayonnante, qui a connu des moments difficiles voire insupportables, qui a côtoyé la souffrance d’autrui et qui s’en est relevé, et qui continue son chemin tout en  communiquant sa sérénité. 

Cette personne, c’est Norin Chai, vétérinaire en chef de la ménagerie du jardin des plantes, moine bouddhiste, qui a travaillé en plusieurs endroits de la planète pour soulager la souffrance animale.

Norin Chai ne se contente pas de soulager cette souffrance, il partage aussi ses connaissances du monde animal et ses convictions les plus profondes concernant l’humanité, et explique dans cet ouvrage, comment nous pourrions prendre les animaux en modèles pour mieux vivre en société, pour respecter notre corps agressé de bien des façons, et envisage même la possibilité d’un avenir plus serein pour l’humanité tout entière.

Il nous invite à observer les animaux sauvages comme domestiques, il met en évidence leur extrême sensibilité et leur capacité à communiquer par le ressenti des émotions de leurs pairs, insistant sur le fait que le langage a fait en grande partie perdre à l’homme cette possibilité de percevoir les émotions de ses semblables.

Il décrit des animaux capables de coopération, d’entraide voire d’empathie, des animaux qui se contentent d’assouvir leur faim, de consommer ce dont ils ont besoin sans excès, des animaux qui ne jugent pas sur l’apparence, le comportement, qui ne font pas de discrimination. 
Il précise que les animaux « ne sont pas des saints, la nature est souvent cruelle et il démontre que certaines espèces sont capables de se livrer des guerres à l’instar des chimpanzés, et énumère des cas de violence dans le monde animal, tout en soulignant que ces violences ne font aucunement l’objet de jugement : le lion pourchasse l’antilope, et s’en nourrit parfois avant qu’elle soit morte, ce n’est ni bien, ni mal, c’est la nature.

Il décline ensuite les inventions humaines liés à l’observation des animaux, en aviation, en architecture, en mécanique, et dans des détails de la vie de tous les jours où des inventions dignes du concours Lépine ont vu le jour parce que des êtres vivants possédaient certaines qualités propres à faciliter notre quotidien, voire remédier aux effets désastreux de certaines catastrophes écologiques.  

Il termine son ouvrage par des questions métaphysiques pour lesquelles il possède des réponses, ou pas, réponses basées sur l’observation de rites et de pratiques chez certaines espèces.

Il n'omet pas de mentionner sa pratique professionnelle qui atteste  d'un amour, d'un compréhension et d'un grand respect des animaux.

J’ai eu la chance d’assister à un échange avec l’auteur de cet ouvrage passionnant et je ne le regrette pas car cette personne, ô combien altruiste, est d’une grande sincérité et communique volontiers sa joie de vivre et son expérience.

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