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samedi 25 juillet 2015

  Meurtre pour rédemption




   Coup de cœur de chez coup de cœur, je ne sais d’ailleurs pas ce qui m’a hypnotisée à ce point dans ce roman : voyeurisme morbide ou autre chose, je crois qu’il s’agit de bien autre chose. Mais tout de même, j’en suis arrivée à faire exprès de faire traîner la lecture sur la fin de ce roman histoire de faire durer le plaisir et de m’y réfugier.
Karine Giebel est d’une habileté remarquable : parvenir à faire en sorte que le lecteur s’attache fortement à Marianne de Gréville, taularde, réputée dangereuse criminelle, capable de tuer à main nues. Happée par ce roman, je me suis sentie tantôt révoltée par la dure réalité du milieu carcéral décrit dans une bonne première partie du roman, ou certaines matonnes peuvent se montrer humaines tandis que d’autres, sadiques à souhait, épousent cette carrière pour régler leurs comptes, tantôt émue à en pleurer voire angoissée en imaginant quel sort on réserve à Marianne à chaque épreuve subie par cette jeune femme de 21 ans sans avenir.

 L’auteur parvient progressivement à faire s’attacher aux personnages en dévoilant peu à peu leur façon d’être, leur psychologie : Marianne, tueuse certes,  quoique pas si certain : elle a tué dans certaines conditions extrêmes, qui ne font pas d’elle un être assoiffé de sang, elle n’a pas eu la chance d’être élevée dans une famille dispensant l’amour et la reconnaissance  nécessaires à tout épanouissement, elle subit en prison, des sévices de la part de personnes abusant de leur pouvoir, et qui agissent dans un pays des droits de l'homme,  en toute impunité se croyant autorisés à exercer leur art sur une taularde qui a perdu ses droits de revendiquer quoi que ce soit. 

Quelques personnages pleins de compassion  parmi les matonnes,  viennent démontrer au lecteur que Marianne est avant tout un être humain.
Par ailleurs, Karine Giebel fait intervenir un personnage énigmatique dans le roman, Daniel, personnage plus qu’ambigu au début et qui va peu à peu se dévoiler ce qui à pour effet de faire évoluer le point de vue du lecteur.
D'autre individus génèrent par leur comportement inhumain l'envie de meurtre y compris de la part du lecteur, ce qui exacerbe sa colère et renforce la complicité avec la détenue. 


Les personnages, ceux décrits précédemment et bien d’autres, sont livrés bruts et se révèlent peu à peu.
Il n’est pas question de suspens dans "meurtre pour rédemption", ou très peu : peut-être plus sur la fin ou l’action s’amplifie contrastant avec la description de la vie en prison, mettant en relief la notion de perpétuité et de non avenir pour notre héroïne , cela n’empêche pas de rester scotché à ce roman noir, si noir,  qui selon la formule consacrée, ne peut laisser indemne.


Je m’attaquerai certainement aux autres romans de Karine Giebel.

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