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dimanche 1 juillet 2012



La compagnie des menteurs


Karen Maitland

Où l’on fait connaissance de sept personnages : Camelot, l’ancêtre qui fait figure de meneur de la petite troupe, Rodrigo, ménestrel de son état et son élève  Joffre, adolescents perturbé, Plaisance, sage-femme, Zophiel, personnage au verbe haut, semant polémique et discorde au sein de l’équipe, Osmond et Adela, sa compagne, enceinte, Cygnus, conteur  et l’énigmatique Narigorm, voyante qui lit dans les runes. Tout ce petit monde évolue sur fond de peste de 1348 en Angleterre.
Peu à peu, les personnages se rencontrent, le groupe de forme. Pour plus de sécurité, ils décident de faire route ensemble, de fuir vers le Nord pour échapper à l’épidémie, emmenant le lecteur à travers l’Angleterre médiévale, de ville en village où ils sont tour à tour reçus, chassés quand ils ne décident pas eux-même de reprendre la route.
 Je qualifierais ce roman de roman historique, au demeurant passionnant si l’on s’arrête à l’exposé que nous fait Karen Maitland  de cette terrible année 1348. En revanche, je pense que quoiqu’en pensent les lecteurs, il ne mérite pas la dénomination de thriller : je n’ai ressenti aucune sensation de peur, de tension , même lorsque les personnages se montrent terrifiés pas un loup sensé les suivre, la peur des loups étant courante à cette époque.  Il y  a des mort, certes et des morts violentes qui  aident à bien entretenir le côté superstitieux des personnages,  mais de recherche des assassins, très peu, j’ai eu l’impression que les réponses que les personnages recherchaient plus ou moins  leur arrivaient  du ciel,  ou que leurs suppositions prenaient très vite des tournures de vérité admissibles par tous. J’aurais presque eu envie de le qualifier de roman moyenâgeux psychologique en raison des relations complexes entre les personnages, des non-dits, des révélations qui expliquent les comportements, le problème, c’est que psychologie et moyen âge constituent un anachronisme,  or certains comportements  sont largement commentés, expliqués et excusés  par  camelot, l’ancêtre, celui qui porte un regard sur les autres et expliquent leur comportement. J’ai trouvé ce personnage très humain, très tolérant, c’est tout à son honneur, mais il fait trop défenseur des droits de l’homme avant l’heure, se démarquant des autres personnages, et le fait qu’il soit le narrateur explique en partie cette vision  avec un certain  recul  sur ses pairs, mais ce n’est pas l’idée que je me faisais de la pensée en 1348, surtout après avoir lu des œuvres telles que les piliers de la terre, la promesse de l’ange, le nom de la rose...  
L’histoire s’éternise parfois : le résumé annonçant des meurtres à élucider, mais la compagnie n’est rassemblée qu’à la moitié du roman et j’en suis même arrivée à me demander si j’avais bien lu le résumé, si les événements annoncés allaient se produire.
J’ai malgré tout passé de très bons moments grâce à cet exposé que fait l’auteure, car les situations et le vécu des personnages très différents d’un individu à l’autre vont créer de grandes tensions, qui permettront au lecteur de se faire une idée de la pensée de l’époque, des superstitions, des pratiques religieuses.
Enfin certains passages sont, au choix du lecteur, à considérer soit comme du conte, soit comme une interprétation de la part des gens de l’époque, je n’en dirais pas plus.
Pour finir, j’ai aimé ce roman parce que j’aime la période médiévale et tout ce qui la concerne, et jamais je ne me lasserai de lire ce genre de récit.

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