L’appelé
Guillaume Viry
Ed du canoë, 06/09/2024, 160 pages
Pour exprimer sa souffrance,
son dégoût, peu de mots suffisent, et c’est ce que nous amène à comprendre
Guillaume Viry dans ce roman surprenant.
D’abord étonnée par le style
d’écriture sans aucune ponctuation, succession de lignes très courtes, écriture
qui paraît hachée, j’ai failli abandonner, mais quelque chose me retenait, sans
doute quelques mots échappés du texte m’ont-ils interpellée.
Peu de mots ont suffi pour
comprendre la folie du héros, Jean, pour comprendre son mal-être, pour
comprendre qu’il n’a pas choisi son destin, que la guerre d’Algérie s’est
imposée, qu’il a subi l’horreur des massacres, qu’il est devenu témoin du viol
et de la torture.
Ce livre m’a bouleversée, d’autant
plus que je connais quelques personnes qui aujourd’hui ne sont plus de ce
monde et qui ont dû par malchance, effectuer leur service militaire au mauvais
moment, avec en guise de formation, la guerre. Combien en sont revenus indemnes ?
Ce roman est marquant par les
idées qu’il véhicule, et laissera une trace dans ma mémoire car j’ai vraiment
trouvé géniale l’expression du ressenti par un choix minutieux des mots. Une œuvre d'art qu'il faut étudier, observer pour en extraire la substantifique moëlle.
Un premier roman très réussi.
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