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lundi 11 août 2025

 Dracula












Bram Stoker,

Ed Callidor, 18/10/2024, 576 pages


Après avoir vu le film de Luc Besson, inspiré de l’œuvre de Bram Stoker, j’ai eu envie de relire le roman, ma première lecture datant de trente ans. J’avais alors un excellent souvenir de cette lecture.

Heureux Hasard, on m’avait fait pour Noël, ce beau cadeau : Dracula illustré, roman intégral avec lettres manuscrites, coupures de presse, et autres documents dactylographiés. Un livre magnifique !

Si j’ai apprécié cette relecture, surtout au début, je dois avouer que je ressors mitigée de la seconde lecture, non pour une question de qualité du roman, j’ai un profond respect pour le travail de Bram Stoker, mais parce que j’ai trouvé que ce récit avait beaucoup vieilli.

Je vais donc distinguer ce que j’ai aimé : le contenu, et ce qui m’a moins plu :  le style, les pratiques scientifiques balbutiantes qui laissent perplexes, qui passaient à l’époque et ne sont pas recevables aujourd’hui et qui donnent à ce roman un aspect vieilli.

Concernant le contenu, même si aujourd’hui l’horreur n’a plus de limite, elle semblait savamment dosée en 1897, suffisamment pour impressionner le lectorat de l’époque, rappelons que l’affaire Jack l’éventreur hantait encore les esprits, et un monstre sanguinaire tel que le conte de Dracula avait son effet. Il faut dire que le suspens est de mise et la pression étudiée pour monter progressivement, l’auteur se montrant très généreux en allusions dès le début, sans jamais écrire le mot « vampire » auquel il préfère le terme de « non-mort »(Nosferatu). Les protagonistes sont placés face à une maladie inconnue, montrent une certaine naïveté en décrivant certains symptômes, ce qui peut faire sourire le lecteur tout en l’effrayant, car il sait, lui, de quoi il retourne, c’est ce qui m’a captivée en début de roman.

Concernant le contenu également, il faut reconnaître que Dracula est une référence : les signes de reconnaissance du vampire n’ont pas changé, et je pense qu’il est judicieux de lire ce roman si l’on veut asseoir ses connaissances à ce sujet.

Le style m’a quelque peu ennuyée, à tel point que je me suis demandé comment, alors que j’étais beaucoup plus jeune, j’ai pu poursuivre cette lecture riche de dialogues s’étalant sur la vie, le bien, le mal, la société, les considérations philosophiques, les éternelles congratulations des héros qui n’en finissent pas de se féliciter, d’être en admiration les uns pour les autres, en partie pour justifier la volonté de tuer le monstre venu perturber ce monde de bisounours, et par politesse. Il est vrai que le docteur Van Helsing mérite le respect car il est celui sans lequel aucune action n’aurait été entreprise, personnage dévoué à la cause de ses amis.

 

Quelques scènes par ailleurs, m’ont surprise parce que je les ai accueillies avec mon regard du XXIème siècle : les épisodes de transfusion font donc sourire, la notion de groupe sanguin n’est pas connue et au regard du nombre de transfusions reçues de quatre personnes au même receveur, il n’est logiquement pas possible d’assurer sa survie, ça passe en 1897, pas aujourd’hui. On assiste également, dans la deuxième moitié du récit, à une intervention avec trépanation, sur un homme aux blessures multiples, sans mesures d’hygiène sans bloc dans sa cellule, peut être suis-je pointilleuse, mais cela peut paraître énorme si on sort du contexte de l’Angleterre victorienne.

J’ai beaucoup apprécié la montée du suspens, le décalage entre les intentions de Helsing et de ses assistants et les faits réels, la poursuite du vampire jusqu’à l’assaut final.

Ce roman restera pour moi et beaucoup de lecteurs, une œuvre majeure, un incontournable.

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