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mercredi 12 février 2020


Ce que tu as fait de moi


Karine Giebel
Ed Belfond


Une drôle d’histoire ! Le lecteur qui s’y engage doit s’attendre à onduler au gré du vent, porté par l’état d’esprit variable des protagonistes, par le climat d’angoisse qui flotte ,  par le tourment qui mine les personnages tout au long du roman et qui minera sans aucun doute qui entrera dans cette histoire au risque de se retrouver happé par ce thriller psychologique.  

Je dois avouer que j’ai bien eu envie de sauter dans le livre pour fustiger le commandant Menainville, pour ses abus de pouvoir, son machiavélisme made in Giebel,  pour sermonner Laetitia qui ne semble pas savoir ce qu’elle veut. J’ai eu envie de hurler à l’injustice et secouer ce jeune  lieutenant victime du harcèlement mais qui avait l’air d’en redemander, successivement battante, petite chose sans défense, à court d’arguments et incapable de se justifier auprès de ses proches. C’est bien compliqué l’amour finalement, et dans ce récit, il n’existe pas sans la haine qui l’accompagne.

Question : comment peut-on se retrouver amoureux au point de perdre ses repères, de se retrouver complètement à côté de ses pompes, d’y laisser sa dignité ? Comment peut-on haïr à ce point et être capable de tomber dans les bras de son harceleur tant détesté ? Comment peut-on perdre tous ce que l’on possède pour ensuite donner son âme au diable ? Cette situation est-elle possible ? Oui dans ce roman, et peut-être dans la réalité, mon expérience personnelle ne me permettant pas d’en juger.

Comme les héros de ce roman, cette lecture me laisse bien mitigée, ai-je aimé ? Ai-je détesté ? Oui j’ai aimé parce que j’ai eu  envie de savoir comment cette histoire allait prendre fin (Même si je ne me faisait pas d’illusion face à un écrit de Karine Giebel), oui parce que j’ai pu suivre l’intéressante l’évolution psychologique des héros, oui parce que j’ai pu m’amuser à analyser les rapports entre tous les personnages... 

...Et non,  parce que cette histoire m’a semblé vraiment abracadabrante, parce que certaines scènes  se répétaient, décrivant des comportements déjà étudiés antérieurement dans le roman, parce que ce récit nous conte l’histoire d’un énorme gâchis humain.


Ça ne m’empêchera certes pas de continuer à lire des romans de cette auteure que j’apprécie !


On peut donc aimer ce livre… ou pas... Selon son ressenti.

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